Sexe et abstinence chez les Krishnas. Incroyable mais vrai!  

 
 

 

 Un jour, Anièle m'annonça qu'elle ne voulait plus faire l'amour. Ce fut un choc. 
Je n'ai pas dit que je ne t'aime plus, mais que le sexe ne m'intéresse plus, nuance.  
Je ne demandais pas mieux que de saisir la nuance. Elle avait opté pour faire du sexe au lieu de faire l'amour, un malheureux transfert de vocabulaire dû à sa fréquentation des Krishnas. On ne désarticule pas un langage impunément. 
- Je ne crois plus à l'amour. Du moins pas à celui qui trouve son apothéose dans le lit.  

Si vous croquez dans la vie à belles dents, ne mettez jamais les pieds dans un temple de Krishna. S'ils tentent de vous parlez, bouchez-vous les oreilles, fuyez-les ! Le moindre pas dans leur direction est irréversible; les conséquences vous poursuivront à jamais, pour l'éternité. 

Le végétarisme ne m'engageait pas autant sur le plan psychologique et n'impliquait surtout pas d'aussi intenses émotions ; l'abstinence, elle, me réduisait à néant ; l'idée seule en était insupportable.  
- Voyons Anièle, ça fait 22 ans qu'on se connaît dont sept d'une intimité à toute épreuve, c'est normal de s'aimer dans ces conditions ; ces rapports n'ont rien d'illégitimes. La nature est faite ainsi. 
- Ce n'est pas de l'amour mais de la concupiscence, rectifia-t-elle. Je veux vivre autre chose, une vie spirituelle. J'aimerai pratiquer le bhakti-yoga.  
- De la concupiscence ! Ces mots que tu emploies. Concupiscence ! Soit ! mais pourquoi arrêter de s'aimer... Cela n'a pas de sens. Je veux dire... Mais enfin Anièle, es-tu sérieuse ? 
- Sincère en tout cas. 
- Mais tu comprends ce que je veux dire ?  
- Oui, mon chéri, tu n'as pas besoin de me faire un dessein, je te comprends comme si je t'avais mis au monde. N'importe qu'elle femme peut comprendre ça.  
- Alors pourquoi demander l'impossible ? Pourquoi tomber dans les extrêmes ? 
- L'impossible ? Il y a Malika, elle peut te contenter, non ? 
- Ne sois pas sarcastique. 
- Je ne le suis pas. Tu ne veux pas me faire croire que tes pulsions sexuelles sont à ce point pressant qu'une femme comme Malika ne te suffise pas. Tu me fais peur là. Allons mon chéri, tu vas trop loin. Puisque tu m'aimes, et je n'en doute pas un instant, aide-moi ! 
- C'est justement ça, je t'aime. Je t'aime ! Malika ce n'est pas la même chose... Anièle, tu ne peux pas me demander un tel acte d'abnégation. Nous ne sommes pas des moines voyons ! 
- On peut essayer, on verra, si ça ne marche pas, ça ne marche pas. 
- Mais que veux-tu essayer ? Coucher dans le même lit, corps à corps, sans se toucher ? Veux-tu me faire croire que les Krishnas dorment sous le même drap sans se tripoter ? Oh non ! pas à moi. - Ils ne dorment pas dans le même lit. Ecoute mon chéri, si on y arrive pas, je te promets que je ne ferai pas d'histoire. Tu sais à quel point tu comptes pour moi. Je t'aime plus que tout au monde. Sans toi je ne suis rien.  
Elle s'approcha de moi et posa sa tête sur ma poitrine.  
- Essaye au moins. S'il te plaît, essaye. Je tiens à cette expérience. Si c'est trop difficile, dormons dans des lits séparés, faisons chambre à part. Et puis si vraiment tu ne peux pas te retenir va vivre chez Malika.  
Je l'attrapai par les bras et la regardai droit dans les yeux : 
- Tu deviens folle Anièle ! Tu vas te raser la tête, c'est ça ? 
Aujourd'hui c'est le célibat, hier c'était le végétarisme, et demain se sera quoi, le sari, et puis... Mais bon sang ! Réalises-tu ce que tu fais, ce que tu me demandes ? Tous les dimanches pratiquement tu les passes au temple, tout ce que tu lis, les gens qui appellent au téléphone, mais tout tourne autour de Krishna. Krishna ! Krishna ! Tu bouleverses toute notre vie, je ne suis pas d'accord moi, il n'y a pas que ça dans la vie.  

Et puis, tu t'es tu. Encore une fois. Tu as mené ta vie en parallèle, consentante. Une vie de femme parfaite. Avec le sourire. Et résignation. Je peux lire dans tes carnets : " Quand tu traverses le pays des aveugles, ferme un œil. Comme Gandari, la femme du roi Dhritarastra, qui s'est bandée les yeux toute sa vie pour ne pas jouir d'une position supérieure à son mari aveugle de naissance. C'est sur cette image que commence la Bhagavad-gita, par l'entêtement d'un roi aveugle devant les événements qui vont mettre à feu et à sang les membres de sa famille. " Je regrette mon insensibilité, Anièle. Pourquoi qu'à ces moments-là ne pouvais-je pas ressentir tout cela de la même façon ? A présent, c'est encore plus insupportable. Est-ce de moi que tu parles lorsque tu écris : " Ça Me tracasse beaucoup, dit Dieu, cette manie qu'ils ont de se regarder le nombril, au lieu de regarder les autres. J'ai fait les nombrils sans trop y penser, comme un tisserand arrivé à la dernière maille et qui fait un nœud comme cela, pour qu'il tienne, à un endroit qui ne paraît pas trop. J'étais content d'avoir fini; l'important pour Moi, c'était que cela tienne. Et d'habitude, ils tiennent bien Mes nombrils, dit Dieu. Mais ce que Je n'avais pas prévu, ce qui n'est pas loin d'être un mystère pour Moi, c'est l'importance qu'ils accordent à ce dernier petit nœud, intime et bien caché. Oui, de toute ma création, ce qui M'étonne le plus et ce que Je n'avais pas prévu, c'est tout le temps qu'ils mettent, dès que ça va un peu mal, à la moindre contrariété, tout le temps qu'ils perdent à se regarder le nombril, au lieu de voir le problème des autres. Vous comprendrez, dit Dieu, que J'hésite à dire que Je me sois trompé ! J'aurais dû le leur placer au milieu du front, tiens! ainsi ils auraient été obligés de regarder le nombril des autres. " 

Quel paradoxe ! C'est par cette femme si douce que de grandes forces nous empoignent. Il est vrai que Malika n'est pas devenue végétarienne pour autant. Et l'idée d'abandonner l'acte sexuel l'estomaquait. Elle s'informa sur le sujet, aux mêmes sources que les Krishnas. Elle me surprend Malika. Ses arguments m'enchantaient au-delà de toute mesure. Elle arriva avec le Kama sutra. Puis de semaine en semaine elle nous apportait des documents sur les mérites spirituels, ou extraordinaire c'est plus juste peut-être, des rapports sexuels. Elle nous mettait en garde. L'abstinence peut engendrer frustrations et maladies. C'est aller contre la nature que de refouler ce désir. On ne se prive pas de manger, ni de dormir, ce sont des besoins naturels. L'attirance sexuelle entre une femme et un homme est un cadeau sans pareil pour l'humanité. Un homme ou une femme sans désir sexuel sont des morts-vivants. Le désir sexuel est le moteur de la vie.  

Souvent Ajamil nous racontait des histoires désolantes sur un sannyassi qui couchait avec une telle ou un autre qui était parti avec sa disciple, ce ne sont pas les exemples qui manquent.  

Ah, si seulement Anièle avait marché, nous n'en serions pas là aujourd'hui ! Je l'aimais à en pleurer, encore aujourd'hui. Son ascendant sur moi était magique. C'était un ange. Tout le monde le disait. Jamais elle n'essayait de nous convaincre mais elle obtenait beaucoup. 

 
 

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