Les
terrasses couvrant le Djo-Khang
Le saint des saints de Lhassa
est le temple appelé Djo Khang. Il contient une statue en bois
de santal entièrement dorée, qui est censée représenter
Siddhartha Gautama dans sa jeunesse, avant qu'il soit devenu un
Bouddha.
Cette statue est originaire de l'Inde, elle fut
transportée en Chine dans le courant du premier siècle avant
notre ère. L'empereur chinois Thaïd-joung la donna en dot à sa
fille lorsque celle-ci épousa le roi du Tibet Srong Tsan
Gampo. Les crédules Tibétains racontent nombre d'histoires sur
la façon dont elle a eté faite. Certains prétendent qu'elle
s'est formée d'elle-même, sans le concours d'aucun artiste, et
tous sont persuadés qu'elle a parlé en diverses occasions.
En dehors de cette statue, le temple en possède plusieurs
centaines d'autres, représentant des deités ou de saints lamas
défunts, qui sont réparties en de nombreuses chambres.
Celles-ci sont dépourvues d'ouvertures sur l'extérieur et
éclairées par des lampes.
C'est un étrange spectacle que celui de la foule des pèlerins
circulant au milieu de ces personnages immobiles dont beaucoup
sont de grandeur naturelle. De loin, il est parfois difficile de
distinguer les vivants des figures de bois ou de métal revêtues
de vêtements monastiques. Contrairement à ce que j'ai vu en
d'autres endroits du Tibet, cette collection est dépourvue de
tout intérêt artistique et, cependant, toutes ces faces
immuablement sereines dont le regard semble dirigé «en dedans
» au lieu de se poser sur les objets extérieurs, ne laissent
pas d'être impressionnantes.