Avec ce merveilleux instinct des enfants qui savent où il faut frapper, Marie sut se faire plus petite qu'elle n'était, au bon moment :
« Raconte-moi une histoire », demanda-t-elle en se blottissant un peu.
Fouquet ne savait pas d'histoire.
« Inventes-en une. Tu le faisais quand j'étais
jeune », insista-t-elle comiquement.
« C'est alors qu'il lui raconta celle du singe en hiver.
« Elle est vraie, dit-il, mon ami de tout à l'heure me l'a apprise, il n'y a pas longtemps : aux
Indes, ou en Chine, quand arrivent les premiers froids, on trouve un peu partout des petits singes égarés là où ils n'ont rien à faire. Ils sont arrivés là par curiosité, par peur ou par dégoût. Alors, comme les habitants croient que même les singes ont une âme, ils donnent de l'argent pour qu'on les ramène dans leurs forêts natales où ils ont leurs habitudes et leurs amis. Et des trains remplis d'animaux remontent vers la jungle.
- Il en a vu des singes comme cela?
- Je crois bien qu'il en a vu au moins uun.
- Le singe imite l'homme, fit-elle machiinalement.
- Qu'est-ce que tu dis là!
- Ce qu'on dit entre camarades pour se ffaire enrager. »

 

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