Les Irlandais

 

Jusqu'à la fin du VIIIe siècle, l'Irlande était bourrée d'hérétiques bourrés et de brutes vulgaires dont le cuir velu et la démarche de nageuse est-allemande répandait la terreur sur la lande ingrate où soufflait l'âpre vent du nord.

Mi-homme, mi-socialiste, l'Irlandais moyen de ces temps honnis se distinguait du loup-garou par son ample barbe rousse, sa culotte de velours et ses yeux quelconques. D'une rusticité invraisemblable, il chassait le bébé phoque à la scie sauteuse, vivisectionnait les brontosaures à des fins mercantiles et se livrait sur les aigles royaux à des manipulations copulatoires et autres attouchements fébriles que la morale réprouve. A la nuit tombée, il poussait un immonde cri de bête avant de s'enfoncer dans sa grotte insalubre où il morigénait sa femme, éventrait ses enfants et lisait le journal Le Monde pour un oui pour un non.

 

En 793, le pape Bornibus 007, un très beau pape normal avec un anus naturel, s'alarma de cette situation anarcho-préhistorique dans laquelle croupissait l'Irlande. Il fit venir Patrick Toutcourt, qui allait devenir Saint Patrick, et lui ordonna d'aller évangéliser ces contrées tout entières livrées à l'obscurantisme athée.

Sous des dehors d'ours bourru, Patrick cachait en réalité un vrai coeur de fumier pourri. Il eût tôt fait d'amener ces sauvages brumeux dans le sein de l'Eglise à coups de crucifix dans la gueule, et devint le patron de l'Irlande sans en avoir l'Eire.

 

 

BIBLIO