Suez, janvier 1930

En route, nous avions pu mesurer la célébrité de notre compagnon, Monfreid, «le pirate». Les récits des officiers du bord nous firent voir qu'il n'exagérait en rien lorsqu'il parlait de son passé. De plus, à Suez, la police égyptienne garda Monfreid à vue dans les locaux du débarquement, tandis que nous visitions la ville. Il était sur la liste noire.
A notre retour, nous le trouvâmes buvant du
café avec les fonctionnaires qui l'avaient arrêté et qui lui demandaient s'il ne pouvait leur procurer du bon haschich, car celui qu'ils fumaient à l'ordinaire n'était point, disaient-ils, de la meilleure qualité.
Aussi commençâmes-nous à comprendre que, de l'autre côté du canal de Lesseps, il faut changer de poids et de mesure.

 

 

BIBLIO