C'était un petit zèbre qui s'appelait Zanzibar. I1 était rayé‚ comme tous tes zèbres, mais rayé noir et blanc, tandis que ses frères étaient rayés blanc et noir. Quelle différence? Euh… il doit y en avoir une, il suffit de la chercher! Mais il v avait quelque chose de vraiment différent Zanzibar ne voulait pas courir.
"Quelle honte! disait son père.
- Quelle honte! répétait sa mère.
- Quelle honte! ajoutaient ses frères Zébulon et Zoscar, et sa sœur Zizine.

Un jour toute la famille se réunit:
"Qu'allons nous faire de Zanzibar?"

L'oncle Zantoine dit alors:
"J'ai eu une idée: où est la vieille peau de lion?"

Pendant ce temps Zanzibar se promenait avec son amie Totote 1a tortue. Un peu fatigués, ils se reposaient près de la rivière quand tante Zoé‚ celle qui zozotait apparut l'air affolé:
"Au secours! Z'ai vu un gros lion z'affamé! Il va z'arriver et me manzer!"

Derrière elle, Zébulon courait, suivi de Zoscar.
"Zanzibar sauve-toi vite! Un lion sauvage va te manger!" cria Zoscar.

Mais Zanzibar ne bougea pas. Et c'est ainsi qu'il vit passer à toute vitesse un lion énorme…

"C'est drôle, on croirait mon oncle Zantoine déguisé en lion! I1 y a des gens bizarres, dans mit famille!" Et il se mit a rire.

L'oncle Zantoine s'arrêta un peu plus loin, derrière un arbre, jeta la peau de lion par terre et s'écria, très mécontent:
"Je n'y comprends rien! Zanzibar aurait dû mourir de peur et s'enfuir en courant!
- Pourtant, tu ressemblais à on vrai lion! remarqua tante Zoé pour le consoler.
- Il faut trouver autre chose, soupira Zébulon."
Zizine, qui avait beaucoup d'astuce, proposa:
"Si on organisait une course? Le gagnant aurait comme récompense un gros gâteau au chocolat. Zanzibar adore le chocolat c'est bien connu!"

Aussitôt tante Zoé se mit à l'ouvrage.

Le grand jour de la course arriva. Toute la famille se mit sur la ligne de départ. Zoscar donna le signal et tous les zèbres partirent comme des flèches… Tous, sauf un: Zanzibar évidemment!

"Quelle idée de courir par cette chaleur, pour un gâteau qui va fondre au soleil! se dit Zanzibar.
- C'est vrai répondit Totote la tortue. pourtant, c'est ta tante Zoé qui l'a fait, il doit être bon."

Malgré cela, Zanzibar ne leva même pas une patte. Papa et Maman étaient très tristes: décidément, rien ne faisait courir Zanzibar pour se consoler, ils mangèrent le bon gâteau.

Le lendemain, Zanzibar aperçut un drôle d'objet.
"Qu'est-ce que c'est? demanda-t-il.
- une planche à roulettes. C'est chouette, Tu vas voir! dit Totote en grimpant dessus. Et maintenant pousse moi!"

La planche commença à rouler doucement, puis de plus en plus vite car le chemin était en pente. Effrayée la tortue se mit a crier:
"Zanzibar! Au secours! Je vais tomber!

Immobile, le petit zèbre regardait Totote qui s'éloignait, s'éloignait!

Totote roulait, sautait sur les cailloux et, de peur de tomber, s'accrochait a la planche.
"Oh! la la! se dit Zanzibar la pauvre petite file droit vers le précipice. Si elle y plonge, ce sera la catastrophe!"

Mais il avait tellement l'habitude de ne pas courir qu'il ne savait même plus comment faire.
"Zanzibar, Zanzibar! appela de nouveau Totote. Fais quelque chose! Vite!"

Alors, zanzibar s'élança au secours de son amie.
"J'arrive! Tiens bon, Totote!"

II se mit a galoper si vite que ses sabots touchaient à peine le sol. Rien ne l'arrêtait, ni les trous, ni les cailloux, ni les branches tombées des arbres.
"Je crois que notre Zanzibar a enfin appris a courir! dit tante Zoé, tout émue. Je vais faire un autre gâteau au chocolat pour le récompenser!"

Et c'est ainsi que Zanzibar arriva juste à temps pour attraper la tortue par la queue au moment où la planche à roulettes allait tomber dans le précipice. Totote eut, ce jour-là, la plus grande peur de sa vie et décida que les planches à roulettes n'étaient pas faites pour les tortues!

Maintenant, chaque fois qu'il y a une course c'est Zanzibar qui gagne toutes les médailles… et qui mange le gros gâteau au chocolat de tante Zoé.

Et si, depuis ce jour on dit: "Courir comme un zèbre", c'est sûrement en pensant à Zanzibar, le petit zèbre qui ne voulait pas courir!