JOURNAL TECHNO-CRITIQUE ACTUELLEMENT EN
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Un bon article fait réfléchir et pose des questions. Relevés au fil de mes lectures, et offrent des pistes de rélféxion pour comprendre la diffusion des innovations technologiques dans la societe, des hopitaux, aux ordinateurs personnels, en passant par les telephones cellulaires....
- Au cours de cette étude des textes seront rajoutés pour leur caractère complémentaire.
- une sections de liens, un inventaire des ressources utilisées, ou utilisables pour s'informer et ainsi mieux comprendre les enjeux de la societe de l'information que l'on sent deja trembler de tous les côtés.
Les petits departs
Comme expliqué dans cet article, Internet est une excellent
source d'information pour l'entreprise à tous niveaux (cf ressources éco sur le Web). La question que devrait
sous entendre cet article est : Sera-t-elle demain peut être la
seule ? Bien evidemment, il y en a d'autres, c'est le cas de la
bibliotheque d'HEC ou on trouvera toutes les informations
necessaires pour demarrer une entreprise par exemple. Mais
Internet offre davantage de publications réactualisées etc. et
permet entre autres le suivi des cours de la bourse en temps réel.
Souvent les médias analogiques (livres, publications,
monographies, rapports) nous renseignent mieux que le Web.
Cependant, si l'on consulte la qualité et la diversité des
centaines de journaux économiques sur Internet, on gagne de plus
en plus de temps, ce qui rend Internet très utile voire crucial
pour suivre l'actualité économique très fluctuante. La liste
de sites a consulter dans l'article et ceux que je vous présentent
semble pertinente ! l'intérêt du Web est evidemment la
disponibilité et la réactualisation par rapport aux
publications classiques.
Claude Lafleur explique "qu'il faut un peu de chance pour trouver les bons sites". Oui et non... Comme dans tous les moteurs de recherche, c'est avant tout une question de sélection de mots clef et de temps passé à effectuer ladite recherche, quand on jongle avec les "" les + et les -. Puis il y a la qualité du moteur de recherche qu l'on utilise. Un moteur comme voila.fr contient plus de 500 millions d'adresses, Google, fait la liste des sites les plus fréquemment consultés, donc souvent les plus intéressants. L'utilisateur connait ainsi les sites vraiment populaires... pour verifier. Les sites recensés par la toile du Québec sont pertinents, mais le moteur est limité a la base.
Les sites gouvernementaux donnent souvent l'information la plus complète, se détachant du discours souvent emphatique de l'entrepreuneur. A quoi sert au fait un site Internet pour une entrerpise ? Article que j'ai écrit au rencontres de la societe de l'Information a Autrans (Isère). Bien souvent les entreprises ne proposent que leur plaquette sur leur site et c'est contre productif, meme pas informatif, donc le journaliste ou l'entrepreneur doit s'en mefier pour ne pas faire le jeu des vendeurs de soupes...
Au coeur de ces enjeux il apparaît clairement que la qualité des programmes et des services offerts conditionneront le développement d'un véritable marché de l'information sur support multimédia.
En résumé, voici les principaux avantages d'Internet:
- L'espace
rédactionnel multimédia est illimité
- En
exploitant cet espace virtuel et configurable à loisirs, il est
possible de satisfaire les différents niveaux d'exigence, ou
d'intérêt.
- La
toile informationnelle se matérialise par un réseau
d'hyperliens, qui changent la perspective du rapport à
l'information pour le lecteur et le journaliste par exemple. Un
support papier limite l'information au signe près tandis
qu'Internet peut être développé et enrichi de nombreux liens
complémentaires à l'information.
- La foncion de recherche par mots clefs
- L'hyperslectivité (à développer)
- La convergence des anciens médias sur un support numérique commun (à développer).
Actuellement nous vivons la transition des médias analogiques aux médias numériques. Elle se fait en doucement, les médias électroniques gagnent petit à petit du terrain dans nos habitudes (Nous écoutons la radio et la TV en Real Video, par exemple). Dans nos esprit Internet est associé à un PC ou un Mac... C'est de moins en moins vrai, une multitude de nouvelles machines à communiquer par Internet ont fait récemment leur apparition : la télévision interactive, les téléphones cellulaires connectés (Nokia Communicator), les network computers, les Personal Digital Assistants, palmpilot, Psion etc. Annoncent-ils l'ère future de linformatique omniprésente ?
L'information du futur devrait permettre la diversification des publics, des cultures, des moyens d'expression et des supports. Son rôle social et politique sera d'autant plus fort que ces technologies seront partagées par tous. Aujourd'hui, nous en sommes l'aire du Network Computer à cinq cent dollars canadiens, du téléphone mobile communicant... mais ces inventions sont encore loin d'être partagées dans notre société et encore moins à l'échelle de la planète. Le fossé qui sépare le Nord et le Sud dans le domaine des technologies de l'information mettra de nombreuses décennies à être franchi... Les spécialistes du développement expliquent qu'un tiers de la population de la planète n'a pas encore fait un appel téléphonique. Oublions donc vite le village global...
Carlos Soldevila rapportait les propos de Dominique Wolton : « Ce qui est intéressant dans Internet, ce n'est pas la technique, c'est l'utopie sociale, anarchiste, solidariste qu'il y a derrière. Aussi faut-il dire à tous ceux qui choisissent Internet en tant que support de cette utopie de ne pas se tromper : Internet ne permettra sûrement pas de résoudre tous les problèmes. Aussi un des principaux mensonges qu'il faut dénoncer c'est cet énoncé qui dit que s'il y avait des ordinateurs dans tous les pays du tiers monde, cela permettrait aux élites étudiants de se mettre en phase avec les universités américaines : c'est honteux de dire ça. La différence fondamentale est que quand un gamin éteint son ordinateur en Inde, et là tout est différent (...). La pire des perversions d'Internet c'est qu'il véhicule des rêves de solidarité humaine ».
On compare également souvent Internet à la télévision : à ses débuts, on se contentait de placer des gens de radio devant une caméra et le résultat était catastrophique. Il a fallu des années pour développer une esthétique du langage et un modèle de commercialisation. Mais la télévision a commencé à faire sentir ses effets bien avant d'avoir atteint une utilisation de masse et il se passe la même chose aujourd'hui avec Internet. Internet pourrait connaître une évolution comparable, pas étalées sur cinquante ans, mais sur dix. Wait and see... les prochaines évolutions seront décisives. Quand les partenariats publicitaires permettront aux sites d'être autonomes financièrement, que les équipes seront plus étoffées, le cyberjournalisme sera certainement générateur d'emplois.
La carte a puce dans trois hopitaux
En bon technophobe,
puis-je refuser de m'en servir ?
"Il ne serait pas raisonnable de ne pas vous servir de votre carte XYZ. Elle présente bien des avantages. Vous n'avez plus à compléter ni à adresser la traditionnelle feuille de soins papier à votre centre de paiement. Outre l'économie d'affranchissement, vous percevrez plus rapidement le remboursement des frais occasionnés par votre état de santé", certes, mais si je suis un technophobe... est-ce que j'ai la liberte de m'en passer et de continuer avec mon carnet de sante ?
Ces cartes sont destinées à remplacer la carte d'assuré papier et pour ce faire, des accords sur la télétransmission avec un certain nombre de professionnels de santé libéraux (médecins, pharmaciens, kiné) sont signes et le dispositif... Ce fait est valable partout, mais en Europe et surtout en France, le developpement progresse lentement. Si le programme de carte VITALE en France n'est pas un franc succes, peut-etre sera-til mieux recu au Quebec ou les reseaux numeriques font deja plus partie du decors... mais on peut aussi en douter.
Un beau jour c'est sur, notre vie médicale et paramédicale sera inscrite dans un fichier électronique, accessible en totalité ou en partie par les professionnels de la santé. Le patient et le praticien auront chacun la leur, et les médecins transfèreront simplement sous forme électronique ce qui était auparavant écrit sur une feuille de papier, la feuille de soin. Sur cette version informatique va être stocké un ensemble d' informations, le nom de l'organisme d'assurance maladie du patient ou le numéro d' inscription à l'Ordre des médecins du praticien, par exemple.
C'est à l'aide d'un logiciel médical agréé que le médecin saisit sur son ordinateur les données relatives à l'acte effectué. Le logiciel émet alors un document qui sera ensuite envoyé à l'aide d'un modem sur le réseau des organismes de santé (le Réseau Santé Social), à destination des caisses d'assurance maladie. Le message transmis est du type " Le praticien X a fait un acte Y pour un patient Z". La caisse envoie un accusé de réception au médecin et rembourse le patient.
Le Réseau Santé Social est un réseau de type Intranet, c'est-à-dire un réseau privé semblable à Internet, mais bien plus petit, et dont l'accès est protégé (on s'y connecte après identification).
Le trou de la Sécu pourra-t-il, sinon se combler, tout du moins cesser de se creuser ? C'est en tout cas ce à quoi s' emploient activement nos responsables politiques. Ce projet a conduit inexorablement les professionnels de santé à s'informatiser et à se former à la pratique des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Les médecins libéraux s'équipent à un rythme plus soutenu. La dématérialisation de la feuille de soin à d'autres objectifs que la productivité des caisses et la modernisation du fonctionnement du système de santé. On peut notamment s'inquiéter du fait que cette informatisation est un moyen de contrôler les praticiens dans leurs prescriptions. L'informatique rend l'établissement de statistiques, voire de classements, d'une extrême simplicité.
La carte rendra de grands services, si et seulement si elle est diffusee au meme niveau de la traditionelle feuille de soins. Avec les reseaux, il sera notamment possible, pour tous les acteurs de la santé, d'échanger des informations et des conseils. Un médecin traitant pourra recevoir instantanément, dans la boîte aux lettres électronique de son ordinateur, le compte rendu d'une hospitalisation en provenance de l'établissement où il aura adressé un malade. Il pourra également faire appel à un expert sur le réseau, demander une aide au diagnostic ou consulter des informations médicales. Ttout cela a un prix. En France nous avons le meme genre de pratiques couteuses qui finissent par grever le budget de la Secu !!! (cf: le Canard Enchaine, du 4 aout 1999. http://services.worldnet.net/amgit44/Presse/99/canard040899.htm) Comme par hasard, les mauvaises nouvelles que l'on veut dissimuler, tombent toujours en juillet ou en aout, quand pepe et meme sont a la plage !
Une carte vitale pour Bull, IBM et Vivendi |
4 aout 1999
Pas moins, de 3.1 Milliards, de francs, voilà la facture
1999 de la carte Vitale pour les caisses de la Sécurité
sociale. C'est dans la torpeur des vacances, le 21
juillet, que la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam),
présidée par le dirigeant CFDT Jean-Marie Spaeth, a lâché cet aveu. Et il est de taille car, pour
le moment et malgré ces 3.1 milliards, la carte Vitale n'est
pratiquement pas utilisée.
Certes, les 36 millions d'assurés sociaux ont reçu cette carte
à puce Vitale 1 qui devrait permettre de télétransmettre, par
réseau informatique, leurs feuilles de soins à la Sécu. Mais
seuls 6 250 médecins, sur les 120 000 que compte la profession,
disposent aujourd'hui du matériel nécessaire. Et dans les
hôpitaux ou les cliniques, la carte Vitale 1 n'est acceptée
nulle part.
Gag à répétition
Un résultat remarquable, quand on sait que la seule fabrication et l'envoi
des 36 millions de cartes Vitale 1 ont coûté 829 millions de
francs. Près de 1 milliard pour une carte à puce que seuls 6
250 médecins acceptent, voilà qui fait cher par carte
réellement utilisée.
Cette plaisanterie, qui rappelle le fiasco des carnets de santé
inventé en son temps par le tandem Juppé-Barrot, risque de ne
pas s'arrêter là, bans une interview aux « Échos » (11/5),
le président de la Cnam, Jean-Marie Spaeth, l'a annoncé: à la
carte Vitale 1 succédera, dans deux ans, la carte Vitale 2,
laquelle intégrera: le dossier médical de chaque assuré. Sans
que soit précisé pour autant si elle sera aussi utile que la
carte Vitale 1.
En tout cas, le fantomatique réseau informatique de santé a
déjà fait trois heureux: IBM et Bull, qui sont chargés de
l'équipement informatique des caisses régionales de la Sécu,
et aussi le groupe Vivendi (sa filiale Cégétel assure la mise
en place dudit réseau).,
Mais pas de quoi en faire un drame, au dernier comptage, le
déficit de la Sécu ne devrait être, en 1999, que de 20
milliards.
CQFD
Un site d'infrmation sur l'argent electronique, ou e-cash, nanobucks
est disponible ici:
http://www.rambit.qc.ca/plamondon/ecashind.htm
Cyberflash
http://www.cplus.fr/html/cyberculture/weekendinternet.htm
Conference d'Ottawa sur le commerce electronique
http://www.ottawaoecdconference.org/french/homepage.html
Amazon.com double ses ventes et
creuse ses pertes
Le libraire électronique
Amazon.com vient dannoncer une perte de 197,1 millions de
dollars (187,18 millions deuros) pour le troisième
trimestre 1999 bien que son chiffre daffaires ait augmenté
et atteint 355,8 millions de dollars (337,99 millions
deuros). De son côté, le site de vente aux enchères eBay
annonce aussi des faibles bénéfices soit 3,2 millions de
dollars malgré un chiffre daffaires en augmentation de 169
% à 58,5 millions de dollars.
Les Echos
| www.lesechos.fr
| J.-C.F.
MCI WorldCom triple son profit net
trimestriel
MCI WorldCom a réalisé,
au troisième trimestre 1999, un bénéfice net de 1,1 milliards
de dollars (contre 359 millions sur la même période en 1998)
pour un chiffre d'affaires de 8,5 milliards de dollars (+11 % en
un an). Le trafic Internet représente 924 millions, en
progression de 57 %.
Les Echos
| www.lesechos.fr
Quand l'e-mail s'autodétruira
Trois sociétés
américaines Infraworks, Qvtech et Disappearing travaillent sur
l'élaboration d'un logiciel de cryptage d'e-mail : à l'aide de
ce logiciel installé sur son micro-ordinateur, tous les messages
sont envoyés sous forme cryptée. Pour les lire, il suffit de
posséder la clé de décryptage dont on détermine la durée
d'utilisation (quelques secondes ou quelques années). Dès que
la date est obsolète, le message se transforme en une succession
de signes indéchiffrables. Ces sociétés espèrent intéresser
de grands noms du monde informatique comme Microsoft.
Libération
| www.liberation.fr
| Nathalie
Levisalles
Laction IBM plonge et
entraîne la Bourse de New York dans son sillage
Suite à lannonce
faite par IBM sur les prévisions dune baisse de ses
résultats au cours du 4ème trimestre 1999 et du 1er trimestre
2000, le cours de laction du constructeur a chuté hier
soir en clôture à la Bourse de New York. Dautres
sociétés de services et éditeurs de logiciel ont subi les
mêmes bouleversements imputés à lapproche du passage à
lan 2000.
Les Echos
| www.lesechos.fr
| Nicolas
Madelaine
La publicité en ligne quadruple de
volume en un an
Selon lIAB (Internet
Advertising Bureau), les dépenses publicitaires sur Internet en
France ont été de 170 millions de francs pour les deux premiers
trimestres 1999. Quatre secteurs ont contribué à ses dépenses
: les nouveaux médias (16%), linformatique (14%), les
télécommunications (11%) et lédition-presse (7%). Le
développement de laccès à Internet gratuit et la
multiplication des sites de vente aux enchères en ligne ont
particulièrement attirés les annonceurs.
La Tribune
| www.latribune.fr
| Thierry Michel
Lindustrie du disque réagit
face à la consommation en ligne sur Internet
Lindustrie de la
musique, qui réalise un chiffre daffaires de 38,7
milliards de dollars, est menacée de mort par la consommation en
ligne (compression MP3, téléchargement, disques à prix
cassés). Face à ce problème, les représentants des métiers
du disque se sont réunis le 12 octobre dernier pour réfléchir
aux moyens dendiguer la vague.
Le Monde
| www.lemonde.fr
| Véronique
Mortaigne
Les éditeurs se lancent dans une
croisade incertaine
Lindustrie musicale
veut imposer le SDMI, une technique de marquage des fichiers
musicaux qui pourrait permettre de réduire le piratage et de
protéger les droits dauteurs. Au risque de compliquer la
vie des utilisateurs.
Le Monde
| www.lemonde.fr
| Michel
Alberganti
Le chiffre daffaires
dApple a recommencé à augmenter au cours de son dernier
exercice
Malgré les annonces
pessimistes de Steve Jobs, Pdg dApple, la firme
californienne vient d'annoncer un chiffre daffaires
au-dessus des prévisions soit 1,56 milliard de dollars. Par
ailleurs Apple a dévoilé des projets de nouvelles machines les
"Desktop vidéo" destinées à produire de limage
vidéo.
Les Echos
| www.lesechos.fr
| Michel Ktitareff
Le CSA brûle de faire la police
sur le Net
Lors de la journée de
réflexion consacrée à la "Communication audiovisuelle et
Internet", le Conseil supérieur de laudiovisuel a
montré sa détermination à obtenir un rôle dans la régulation
dInternet. Hervé Bourges, président du CSA, a proposé un
système de "labélisation des sites" ainsi quun
"fonds de soutien à lexpression électronique"
afin daider les associations à publier des sites Web.
Libération
| www.liberation.fr
| Florent Latrive
Ruée sur la Dreamcast de Sega en
Europe
La console de jeux
Dreamcast de Sega est arrivée sur le marché européen jeudi. En
France, 150 000 unités étaient disponibles, mais certains
magasins ont été en rupture de stock. Sega prévoit de vendre
dici à la fin de lannée 700 000 consoles en Europe
dont 250 000 en France.
Les Echos
| www.lesechos.fr
Organiseurs : lalliance
Nokia-3Com renforce le camp anti-Microsoft
Nokia et Palm Computing
(filiale de 3Com) ont signé un accord destiné à créer une
nouvelle génération dorganiseurs électroniques
fonctionnant sous le système dexploitation Palm OS de
3Com. Ces nouveaux produits pourraient utiliser les applications
Palm comme celles du consortium Symbian (Nokia, Psion,
Ericsson...) et contrer le développement de Microsoft dans ce
secteur.
Les Echos
| www.lesechos.fr
| R.M.
Mémoires : Toshiba sallie à
laméricain SanDisk
Toshiba a annoncé hier
son alliance avec Sandisk, fabricant américain de composant,
afin de produire des mémoires Flash de 512 mégabits et 1
gigabits. Ils souhaitent ainsi franchir la barre des 1 milliard
de dollars de ventes dici à 2002.
Les Echos
| www.lesechos.fr
Electrolux et Ericsson font bon
ménage
Electrolux et Ericsson
sassocient pour créer une société commune au capital de
8 millions deuros qui sera chargée de développer des
appareils électroménagers dits "intelligents",
pouvant se connecter à Internet. La nouvelle société devrait
commercialiser ses produits dès lannée prochaine.
Libération
| www.liberation.fr
Electrolux et Ericsson
sassocient pour lancer la "maison branchée"
Electrolux et Ericsson
sassocient pour créer une société commune au capital de
8 millions deuros qui sera chargée de développer des
appareils électroménagers dits "intelligents",
pouvant se connecter à Internet. La nouvelle société devrait
commercialiser ses produits dès lannée prochaine.
Les Echos
| www.lesechos.fr
Sony va développer des PC avec la
technologie de sa Playstation
Sony va développer des
ordinateurs intégrant la technologie de sa future console de
jeux PlayStation 2. Cette technologie nommée "Emotion
Engine" permet de mieux visualiser les images que sur les
ordinateurs traditionnels. Dans un premier temps, ces nouvelles
stations de travails seront destinées aux concepteurs de jeux et
aux producteurs de cinéma.
La Tribune
| www.latribune.fr
Appuyé par Intel et Paribas,
Multimania prépare son introduction en bourse
Le site de communauté
virtuelle Multimania vient daugmenter son capital de 60
millions de francs grâce laide financière dIntel et
Paribas. Multimania devrait finir lannée avec un chiffre
daffaires de 10 millions de francs. Il arrive en troisième
position en terme daudience sur le marché des sites
français. Son pdg, Michel Meyer, prévoit lintroduction en
Bourse dici à la fin de lannée 2000.
Les Echos
| www.lesechos.fr
| V.R.
Bénéfice trimestriel supérieur
aux prévisions pour Yahoo !
Yahoo ! vient
dannoncer un bénéfice net de 40,4 millions de dollars
pour le troisième trimestre, cest-à-dire 6 fois
supérieur à celui de lan dernier (soit 6,9 millions de
dollars). Son chiffre daffaires a doublé au cours du
trimestre passant de 66,3 millions de dollars lan dernier
à 155 millions de dollars cette année. Yahoo ! annonce 386
millions de pages vues par jour pour le mois de septembre.
Les Echos
| www.lesechos.fr
"Big Brother" dans les
e-mails !
Selon une étude
américaine de lAmerican Management Association
International, 67 % des entreprises américaines surveillent
leurs salariés par le biais de lélectronique.
Libération
| www.liberation.fr
Luniversité face au choc
Internet
Lenseignement
supérieur universitaire français va devoir prendre le tournant
dInternet, dune part pour faire évoluer
léquipement informatique des universités françaises, et
dautre pour permettre à lenseignement à distance de
prendre son essor vers lInternet.
Les Echos
| www.lesechos.fr
Infogrames vise 3 milliards de
francs de chiffre daffaires pour 2000
Infogrames vient
dannoncer un résultat net en hausse de 58,6 % pour
lannée 1998-1999. Le groupe passe la barre des 2 milliards
de francs et espère franchir les 3 milliards de francs pour
lannée en cours.
Les Echos
| www.lesechos.fr
LAthlon dAMD devient le
microprocesseur le plus rapide
AMD lance le
microprocesseur le plus rapide du monde avec une fréquence
d'horloge de 700 MHz. Compaq et IBM devraient lintégrer
dans certains de leurs PC.
La Tribune
| www.latribune.fr
LInternet, la grève et la
médiathèque
En grève depuis un mois,
le personnel de la Médiathèque de la Cité des Sciences a
décidé de se faire connaître son mouvement par le biais
dInternet. Les grévistes ont ouvert un site où leurs
revendications (suppression de poste, pas daccès à
Internet pour les visiteurs) sont expliquées. Les internautes
peuvent signer une pétition.
Libération
| www.liberation.fr
| François
Devinat
Bug : Entre mythe et réalité |
Article 1 |
Article 2 |
Article 3 |
Livre numerique : On y est ! OU SUR LE SITE DE SVM : http://www.vnunet.fr/SVM/pgs/ebook-2-2.htm |
Tendance des internautes à délaisser la TV En 2005, le PC sera-t-il aux oubliettes ? Pour Bill Gates, la révolution numérique est pour 2005. D'ici cinq ans vous naviguerez peut-être grâce à la télévision interactive ou votre téléphone cellulaire autant qu'avec votre PC, qui sera, selon les experts de Microsoft, le terminal de connexion à Internet le moins en vogue. Microsoft a les dents longues et mords le marché des décodeurs de télévision interactive avec le projet Web TV. Philips et AOL se lancent, quant à eux, dans l'expérience de Direct TV. Le principe est celui du Network computer: un moniteur, un minimum de mémoire, un système d'exploitation allégé, pas d'applications installées, mais disponibles sur le réseau. Cette solution est devenue la plus intéressante pour proposer une connexion à Internet familiale sans PC, assure-t-on chez Microsoft. En cinq ans, avec 92 acquisitions en dehors du secteur de l'ordinateur personnel, Bill Gates prépare le terrain pour imposer ses plates-formes logicielles, surtout Windows CE, dans les nouveaux appareils portatifs (http://www.slsoftware.com/) connectés ou de télévision interactive. Cependant Windows CE a du mal à s'imposer comme future interface standard des téléphones mobiles. Psion, Nokia, Motorola, Ericsson et Matsushita refusent de céder à Microsoft et se sont alliés pour développer leur propre système d'exploitation, baptisé EPOC. Pendant ce temps, Microsoft de cultive les bonnes relations avec les fabricants de décodeurs numériques ou de consoles de jeu. Par ailleurs, l'entreprise a pris des parts au capital des opérateurs de télécommunication comme AT&T (3%), le Britannique TeleWest (30%) ou Bertelsman avec lequel il étudie le rachat du réseau câblé de Deutsche Telekom. Le but est de s'assurer que ces logiciels soient accessibles partout dans le monde, peu importe le moyen de connexion au Web. On s'y attendait moins, mais les téléphonnes-modems, ou smart phones s'engagent dans la bataille pour Internet. La tendance annoncée par Nokia avec son Communicator, le téléphone pliant muni d'un clavier, d'un écran et connecté sur Internet se confirme. Bientôt les téléphones, les Personal Digital Assistants (PDA) et autres PC de poche seront tous équipés de modems et communiqueront dans le cyberespace à des débits de plusieurs mégaoctets par seconde, grâce à une nouvelle norme, le UMTS qui succède au GSM. Affaire à suivre... Du slogan "un ordinateur personnel sur chaque bureau", Bill Gates en vient à parler d'un "accès à Internet depuis n'importe où", pourvu que l'on utilise les produits Microsoft! Le géant de Seattle multiplie les alliances pour devenir incontournable dans Internet. Le DOJ aura-t-il a peau de Bill? Avant d'être confronté une nouvelle fois au DOJ, Microsoft a revu son organisation Interne. Contraint à être écartelé pour mieux faire respecter la concurrence, le molosse ne risque-t-il pas de se changer en une meute de chiens affamés?
Quoi ? Aujourdhui, en France ou au Québec, Internet nest plus underground, mais nest pas encore grand public. Alors entre les deux, on peut encore frimer comme au début, mais cest plus dur. Vous vous souvenez, il y a 4 ans, rien quavoir une adresse Internet sur sa carte de visite, cétait top frime. Aujourdhui, cest plus compliqué, faut être sur le coup et ça dure moins longtemps. Alors les trucs qui marchent pour être à la pointe
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Le plus petit disque dur au monde |
Table ronde - Internet et les logiciels libres: quel sens technique et économique?
Lutilisateur quil soit particulier ou professionnel est peu informé sur les logiciels libres. A titre indicatif, seulement un tiers des personnes présentes à la table ronde Internet et les logiciels libres en avaient entendu parler avant 1997. Daprès les critères de lAFUL, « les logiciels disponibles sous forme de code source, librement redistribuables et modifiables », sont considérés comme des logiciels libres.
Autrans, 8 janvier 1999.- Bernard Lang, directeur de recherche à lINRIA, remarquait que lorsque quelquun définit un nouveau standard, il exerce un monopole sur les futurs produits. Cest une logique qui régit le monde du logiciel. Les logiciels libres sont de plus en plus utilisés et développés par des bénévoles. Parfois ce sont des logiciels techniquement complexes, hors de portée dune seule personne. Ce sont donc de grosses équipes qui les réalisent, sans avoir la possibilité de contrôler leur diffusion et leur usage. « Les logiciels libres respectent scrupuleusement les standards, cest une des condition de leur diffusion, donc de leur survie », a expliqué Bernard Lang. Le respect des standards favorise en outre la concurrence sur le marché, ainsi de meilleurs produits peuvent se dégager.
« Les entreprises de logiciels libres peuvent avoir peur dutiliser une technologie déjà brevetée. Une Europe qui saffirme sur le scène internationale est une Europe qui défend les logiciels libres et qui exclut les brevets. Ainsi les Européens peuvent développer librement », soulignait Bernard Lang. Le système américain qui consiste à déposer un brevet pour un curseur qui clignote, nest donc pas acceptable en Europe étant donné que la propriété intellectuelle est garantie par la loi. s
Laurent Chemla, secrétaire de lEcole ouverte dInternet dit: «Quand on veut former des gens, on peut se demander sil faut apprendre aux gens à se servir uniquement des logiciels commerciaux. Ce nest pas parce que les enfants iront plus tard manger chez Mc Donalds quil faut installer des Mc Do dans toutes les écoles». Derrière cette image, Laurent Chemla défend un Internet plus coopératif, avec un développement de lutilisation des logiciels publics plutôt que professionnels.
Les avantages des logiciels libres ne sont pas négligeables : la personne qui se forme dans une école peut librement emporter le logiciel et son travail à la maison. « Pour les entreprises, cela se traduit en termes de coûts » a fait remarquer Jean-Paul Smets. Par poste, cest environ 3.000 F que lon économise. Cette somme permet de faire vivre des formateurs, des développeurs, et des SSII qui vont faire du bénéfice avec des logiciels libres. Actuellement, Unix équipe 17% des serveurs dentreprise et est jugé beaucoup plus fiable que les produits de la concurrence. Et les entreprises qui développent sous Unix ont profité de ce dynamisme. Alors que Windows NT connaît une croissance à deux chiffres en matière déquipement dans les entreprise, Linux a progressé de 212% dans le même temps.
Sil est vrai que les logiciels libres comme Linux sont des produits dexperts, il faut partir du principe que le meilleur logiciel est celui que tout le monde va utiliser. Netscape Communicator est libre, celà lui permet de se maintenir sur le marché face à son concurrent principal qui lui est un logiciel propriétaire. Ainsi le marché nest pas prisonnier, les utilisateurs peuvent améliorer le produit.
La sécurité remise en question
«Les logiciels libres nont pas la complexité des logiciels commerciaux. Mais ils ont un niveau de protection bien supérieur», affirme Hervé Schauer consultant en sécurité. Selon lui, un code ouvert permet la découverte et la correction par les experts en informatique dune société XYZ derreurs parfois graves en matière de sécurité. Du côté des logiciels propriétaires, ils nont pas le temps de les corriger tous les bugs pour sortir leur produit à date. Dans lexemple de SSH v.1.0, logiciel qui crée un pseudo-serveur local qui utilise le chiffrement, des erreurs ont été corrigées récemment. Une version corrigée est depuis disponible en ligne. Tout le monde comprend lintérêt de pouvoir accéder à la programmation du logiciel pour pouvoir corriger les bugs si lon est en mesure de le faire. Les anciens et futurs utilisateurs en tireront bénéfice. « Pour arriver à ce résultat, une entreprise propriétaire de son logiciel devrait mettre en oeuvre des moyens conséquents pour arriver au même résultat. Cest pour ça que jen suis arrivé à conseiller des logiciels libres pour des questions de sécurité », dit-il.
La sécurité des réseaux a suscité un début de polémique « Pourriez vous me dire ce que vous pensez des trappes volontaires dans les logiciels de sécurité ? », demande Jean-Michel Yolin, auteur du rapport "Internet et PME, mirage ou opportunité ?. « Cest une réalité, il y en a régulièrement tout comme il existe des trous de sécurité dans les télécommunications », reconnaît Hervé Schauer.
Les logiciels libres ne sont pas des produits classiques du fait quil ny a pas de logique de rentabilité, mais de diffusion. La durée de vie du programme est augmentée car il nest pas nécessaire de refaire le programme tous les ans, lorsquune nouvelle version est prévue. « Linux fonctionne même sur un 386, et permet dutiliser encore plus efficacement un matériel moderne. Un ordinateur portable vieillit moins vite si lon installe des logiciels libres, et le problème dachat de la licence dutilisation ne se pose plus... Mon portable est toujours un 486 monochrome ! », explique Laurent Chelma. Parmi les expériences alternatives, signalons que le Mexique va installer Linux dans 1500 lycées du pays, pour des raisons davantage politiques quéconomiques. « Le pouvoir politique devrait prendre en compte que les utilisateurs du réseau veulent que certains usages se développent, ou plutôt ne meurent pas. Si Internet devient un enjeu de société, cest une question qui se pose », a souligné en conclusion Jean-Paul Smets, chargé de mission NTIC de la DRIRE Lorraine.
Frédéric Huiban
Sources : SVM, No Septembre 1999
L'heure des bambins Sources : SVM, No juillet-août 1999
Sources : Zd-net US,
septembre 1999 Autres sites:
Mission scientifique et technique de l'Ambassade de France aux USA : http://www.france-science.org |
Zdnet France :http://www.zdnet.fr |
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L'annuaire des médias présents sur Internet a de quoi donner le vertige. À quelques exceptions près, ils y sont presque tous. Révolution annoncée ? Oui, mais pas encore pour tout de suite. Les médias traditionnels qui se sont lancés dans l'édition électronique constatent que l'aventure est très coûteuse. Parmi les plus grands, Time Inc et bien dautres révisent leur stratégie de mise en ligne de linformation. Ainsi, les magazines de Time, Time people, Sports Illustrated, Fortune, etc. ont cessé davoir leur propre site Web et se sont regroupés au sein dun seul site baptisé Pathfinder. Cette tendance à la concentration pour réaliser des économies d'échelle est une donnée nouvelle sur Internet. Gérer et maintenir un site Web est un robinet ouvert sur les finances d'un journal... Et la concentration permet une rationalisation des dépenses en vendant beaucoup despace publicitaire. Toutefois, un site comme Pathfinder nest pas encore rentable ! En effet, parmi les médias américains, seul le Wall Street Journal fait des profits sur le Net. Il est également le seul à publier une édition électronique dont laccès nest pas gratuit.
Le site Web du San Jose Mercury News, dinosaure de l'information sur Internet a vu le jour il y a cinq ans. Si au début, il lui suffisait de transposer le contenu du journal imprimé sur le réseau, il a aujourd'hui, mettre en ligne une version miroir du journal ne suffit plus et c'est même déconseillé. Le credo des journaux qui s'intéressent de près à la diffusion sur Internet, est à la mise en forme d'un contenu exclusif (de la vidéo, du son, des forums de discussion, des espaces de dialogue en direct, l'accès payant aux archives du journal, des guides pratiques etc.).
Grâce au formidable potentiel d'Internet, du multimédia, les médias en ligne disposent d'une force nouvelle pour changer la nature du rapport entre le lecteur et l'information. Comme l'explique Éric Taillefer, le directeur des technologies et du multimédia du journal Voir, « l'avenir de la presse en ligne réside dans les communautés virtuelles, constituées elles-même d'une multitude de groupes qui ont des intérêts particuliers et qu'il va falloir apprivoiser ». Les professionnels du marketing ont rapidement compris l'intérêt qu'il y avait à cibler au plus près les lecteurs d'un journal en ligne. « Si un internaute a visité cinq sites sur la pêche du saumon en Écosse, je vais sans doute lui proposer d'acheter une nouvelle canne à pêche révolutionnaire... », pense-t-il.
Internet
influence les pratiques du journalisme, mais il convient de
relativiser ces modifications de la profession : les sources
d'information sont internationales, le contact avec des gens de
pays éloignés est facilité, le journaliste se déplacera sans
doute moins qu'avant sur le terrain. Mais dans l'ensemble
Internet ne va pas changer fondamentalement les fonctions
premières du journaliste : la collecte, la sélection et la
vérification de l'information.
À
propos de limpact du Net sur la profession de journaliste
Bruno
Giussani, qui a développé et géré, de
septembre 1995 jusqu'à fin février 1997, la partie éditoriale
de Webdo le premier
journal suisse sur Internet, nous dit : « On savait dès le
début, certes, qu'un service d'information online devait être
conçu selon d'autres mécanismes éditoriaux que ceux qui
sous-tendent la fabrication dun magazine imprimé; qu'il ne
s'agissait pas de faire du repackaging,
de mettre un nouvel emballage autour d'un vieux contenu. Il nous
était aussi tout de suite paru évident que seule l'exploitation
pertinente des caractéristiques propres à cet outil,
l'interactivité, l'hypertexte et le multimédia notamment, nous
aurait permis de répondre à ce défi. À partir de là, tout
était à inventer: une logique de production, de consommation et
de commercialisation, un langage, un rythme, des relations ».
Voici en résumé les points soulevés par cet article :
Le
journal en ligne est complémentaire de la version papier
Internet ne va pas supplanter les autres médias. Pourquoi ? Parce qu'un site Internet est un nouveau moyen de communication. Il ne se prête pas à la lecture d'articles approfondis comme un journal imprimé, mais peut diffuser une information complémentaire à celui-ci : du son en RealAudio, des images animées en Realvideo etc. Le dialogue en direct (chat), les forums de discussion, les e-mails, les moteurs de recherche (pour les archives), sont autant de procédés qui ont fait leurs preuves et qui s'améliorent au fil des évolutions techniques. Il faut rappeler que dans l'histoire de la communication, jamais une innovation n'a chassé les technologies antérieures. Ce qui a disparu, ce sont des modes de production et les instruments : il n'y a plus de linotypes dans les ateliers de presse; les journalistes rétifs à l'ordinateur peuvent encore utiliser la machine à écrire. Cette évolution a influé sur la profession et sa culture, mais sans rendre caduque la presse écrite. De même, la radio n'a pas éliminé les journaux, ni la télévision la radio. La vidéo et la télématique n'ont pas enterré les médias antérieurs. Voilà pourquoi il faut relativiser les discours alarmistes sur la disparition du papier au profit du tout numérique...
Cependant, pour le journaliste, qui a de plus en plus d'outils pour effectuer son travail, une question se pose. Que va-t-il devenir si tout le monde a accès ses sources d'information ? Sa fonction d'informer n'est-elle pas remise en cause si tout le monde peut publier de l'information sur Internet avec un simple logiciel de traitement de texte ?
Certains diront que le journaliste en ligne deviendra à court terme un spécialiste du tri. Sa nouvelle spécificité de médiateur serait de décider de ce qui est significatif et pertinent, de mettre à l'écart les pages indésirables. Une fonction de filtre, dans laquelle il risque toutefois d'être rapidement confronté à la concurrence des moteurs de recherche et autres logiciels spécialisés dans la collecte intelligente d'information sur le réseau.
Internet ne compromettra pas l'intégrité du journaliste ni les techniques d'interview. La capacité d'explorer un plus vaste champ de ressources à une vitesse sans cesse plus rapide, aidera probablement les journalistes à faire mieux leur travail.
Serge Courrier, journaliste en presse informatique, participe à la formation des apprentis journalistes du CFPJ au réseau Internet. Il suggère de parler du « journalisme assisté par ordinateur, mais avec une autre dimension, celle des ressources documentaires, tout à fait nouvelle ».
Pour lui, l'utilisation d'Internet par le journaliste doit être envisagée à partir de trois outils :
- Le
courrier électronique, instrument de communication;
-
la recherche d'information, dans des bases de données, des site
Web;
-
la liste de diffusion (mailing list),
qui permet le débat et la discussion grâce aux listes de
diffusions et aux forums qui sont autant de lieux de débats sur
des thèmes spécialisés.
L'évolution des métiers du journalisme et des pratiques journalistiques suscite beaucoup de débats entre journalistes. Pour le moment, on voit peu de bouleversements prévisibles dans les métiers du journalisme. De plus en plus, les journalistes utilisent Internet comme source de documentation et pour transmettre leurs articles, comme auparavant ils utilisaient le fax. En ce sens, Internet est un puissant facteur de développement du télétravail, principalement chez les pigistes. Le risque existe aussi qu'il accentue la sédentarisation, déjà trop forte dans les rédactions, où faute d'effectifs et de moyens, les reporters sortent de moins en moins sur le terrain et pratiquent de plus en plus le reportage virtuel derrière leur ordinateur.
Internet facilitera les recherches documentaires, donc les mises en contexte, les explications, les reculs. La recherche de sources pour expliquer un fait devrait également s'en trouver facilitée. Pour ce qui est de la bonne formation à Internet, le mieux est d'apprendre à chercher et à trouver rapidement de l'information sur le réseau.
La confusion des genres
Les entreprises de presse écrite, de radio, de télévision s'adaptent au tout numérique et les sites Web amènent à une confusion des médias; les radios produisant pour le site Web des textes et des images, donc autre chose que des signaux sonores. Il s'agit d'une extension des compétences, dans un contexte d'adaptation de l'entreprise à un nouveau support de diffusion de l'information.
De nouveaux genres dinformation apparaissent qui ne correspondent pas à la nouvelle. Ce sont les infos service (météo, trafic, résultats sportifs, marché de l'immobilier etc.), également des documents en version intégrale (Le la liste des chefs d'accusation du procès Papon, le Rapport Starr, le rapport Lorentz sur le commerce électronique etc.), mais aussi des données à la limite de la communication publicitaire.
Par ailleurs, le travail du journaliste dans une rédaction en ligne fait surgir une autre confusion entre la production et la gestion des contenus sur le site. La gestion d'un site Web d'information est un domaine intermédiaire que se partagent les journalistes qui doivent acquérir des connaissances techniques du Web et les techniciens qui ne sont pas journalistes mais agissent sur les contenus.
Bien utilisé, l'e-mail, ne coupe pas les échanges, il les enrichit
Le
mail est une source d'information capitale pour le journaliste,
une source qui ne remplace évidemment pas les sources
traditionnelles, snail mail (le
courrier traditionnel est comparé à un escargot à juste
titre), dépêches d'agences etc. Mais les complète.
Le
mail est vecteur d'une nouvelle relation aux lecteurs. Le
journaliste reçoit beaucoup de réactions, critiques, ou
encouragements, très différentes de celles que l'on reçoit par
le courrier traditionnel : les réactions sont plus spontanées
et donnent lieu à de véritables échanges, qui sont une source
de sujets pour le journaliste.
Par exemple :
De:
Martine Desrochers
Date:
5 juin 1999 23:00
Objet:
Le site Internet
Félicitations
pour votre site Internet Voir; je l'ai mis comme page d'ouverture
depuis quelques mois et je n'en reviens pas comme c'est
intéressant; je n'ai plus le temps de lire votre journal sur
papier et le site satisfait mes besoins; il est extrêmement
intéressant et bien fait; je suis vraiment surprise. Chaque
jeudi j'ai hâte de voir ce que sera le nouveau site. J'ai
découvert plein de choses grâce à votre site; des adresses
trippantes (les radios sur le net, les caméras etc.). J'aime
bien que les « à surveiller » restent comme ça longtemps, au
lieu de disparaître chaque semaine. Vraiment félicitations,
j'apprécie vraiment votre site. Martine.
Grâce
à la diffusion sur Internet, la relation géographique entre
l'information et le lecteur change : Voir est
lu en France, en Suisse, en Belgique, certainement dans d'autres
pays francophones, par des gens qui sont déjà allés, ou qui
vont fréquemment à Québec ou à Montréal. Ainsi, ils
continuent de recevoir de l'information sur la ville. C'est un
enrichissement nouveau par rapport à la presse traditionnelle,
les réactions à un article de Richard Martineau, peuvent
parfois venir de très loin et être publiés dans la version
imprimée du courrier des lecteurs de Voir Montréal.
Pour les journalistes, le mail facilite l'archivage, le tri et la recherche de l'information. C'est le média idéal pour recevoir les textes des pigistes, des documents graphiques, ou encore de faire valider le contenu d'une interview.
David Sharp, journaliste à l'AFP, a proposé un slogan : « E-mail : the best way to write a phone call ». « Maintenant, dit-il, je m'aperçois que les gens qui m'appellent au téléphone commencent à m'agacer, surtout les attachés de presse qui vous téléphonent pour épeler laborieusement l'adresse d'un site Web ! ».
La puissance du mail n'est pas toujours facile à maîtriser. En un clic on peut envoyer un message à 3, 3000 ou 30000 personnes, il s'agit de ne pas se tromper... Son utilisation judicieuse relève d'un « compromis entre le besoin de joindre tout le monde et le risque d'en déranger certains », rappelle-t-il.
Mais le mail est pollué par le spam, des messages publicitaires diffusés à une large échelle. Il faut être vigilant et trier son courrier, en fonction de la provenance ou du contenu du message. Le caractère basique du mail lui permet de s'infiltrer partout, d'atterrir aussi bien sur l'écran d'un PC, d'un Mac, d'un Psion, d'un palmpilot avec une rapidité et une souplesse sans égal. Les messages de spam inutiles, bien gérés doivent finir automatiquement à là corbeille. Tous les logiciels d'aujourd'hui disposent d'une fonction de tri.
Environ 3000 lecteurs sont abonnés à la liste de diffusion de Voir, appelée l'Informateur. Chaque jeudi, lorsque le site est mis en ligne, l'informateur est envoyé pour mettre le lecteur au courant de ce qu'il va pouvoir lire, écouter, voir, sur le site. Information ou publicité ? La limite est ténue. Le but de cet envoi est de générer du trafic, d'augmenter le taux de clic le midi, c'est à dire au moment ou les employés sont en train de faire des bulles de chewing gum, devant leur boîte à lettre hotmail, en attendant d'aller déjeuner ! La technique est efficace et l'envoi est depuis quelques temps automatisé. Les statistiques de fréquentation montent en flèche, la stratégie est au point et séduit les annonceurs.
Zone d'achalandage et de marchandage
Le futur de l'information sur Internet est guidé par une logique commerciale qui se met en place. L'information qui vaut de l'argent, en rapporte; c'est déjà le cas de l'information spécialisée, de l'info boursière, dont le prix à chuté à 40 $ en deux ans, de la consultation des archives de grands quotidiens comme Le Monde etc. À côté de cela coexistera l'information gratuite, émanant de professionnels ou d'amateurs, de qualité extrêmement variable. L'alternative est la suivante : soit le lecteur payera l'information à son prix fort, soit il la payera peu ou pas, mais sera exposé à une publicité de plus en plus ciblée, en fonction de son profil. Oui, car nos habitudes sur Internet sont facilement retraçables grâce, entre autres, aux cookies. On sait quels sites vous consultez, quelles pages en particulier, combien de fois etc. L'intérêt est de connaître vos habitudes de consommations pour mieux vous vendre des produits qui vous concernent directement.
Dominique Wolton dans une entrevue accordée à Voir expliquait la nécessité d'une réglementation de la publicité sur Internet.
« Des que vous dites que l'on pourrait au moins réglementer Internet avec les mêmes lois qui s'appliquent à la radio et à la télévision, on vous traite d'assassin qui porte atteinte à la liberté d'expression. Il y a un fantasme absolument stupide aujourd'hui qui consiste à croire qu'une absence totale de règlement, c'est la liberté. Toute l'histoire de la communication prouve pourtant que si l'on veut conserver la liberté de communication, il faudrait un minimum de règles, sinon les bénéficiaires de cette liberté seront les puissants et les salauds. Il faut réglementer, non pas pour tuer l'outil, mais pour préserver sa dimension d'émancipation ».
Les salauds ont-il gagné la bataille ?
Depuis 1995, on constate qu'Internet est passé des mains des chercheurs et des puristes à celles des promoteurs. Ce glissement de pouvoir est dû à une plus grande diversification des utilisateurs et à un accroissement exponentiel du trafic sur le Web. Il y a donc une clientèle, donc du commerce à faire. Ainsi naissent des stratégies de marketing... des études ont révélé que les internautes québécois sont relativement à l'aise financièrement, ce qui représente un segment de marché forcément attrayant pour les vendeurs de soupe et les charlatans.
Sur le Net, l'information est de plus en plus liée à de la publicité. La pub ne peut pas se passer de l'info (la pub, en plus de vendre doit informer, surtout lorsqu'il s'agit de produits et services immatériels comme ceux dispensés sur le réseau Internet, les logiciels, la musique, les fournisseurs d'Accès à Internet l'hébergement de sites, les sites X etc.). Tandis que l'info profite de la pub pour avoir un créneau plus large de diffusion sur Internet. C'est pourquoi la commandite (partenariat publicitaire) joue un rôle de plus en plus grand, dans les rapports entre les fournisseurs d'accès Internet et les fournisseurs de contenu. Bell Canada finance et supporte techniquement la Toile du Québec, la référence en matière d'index de sites québécois; elle le fait aussi pour les Têtes branchées de VOir. VIA rail, sponsorise les chroniques VIA Aventures du journal sur Internet, Vidéotron injecte un million de dollars dans le développement virtuel et supporte divers secteurs d'activités dans le cyberespace... Le mot d'ordre admis dans le secteur privé est le suivant : pas de profit avant 2000. Pourquoi cet engouement ? Parce les ventes de d'espace publicitaire représentaient, selon Yahoo !, 1,7 milliards de dollars en 1998, alors qu'elles étaient nulles en 1993. Voilà pourquoi la presse en ligne lorgne depuis quelques temps du côté des publicitaires pour alléger ses coûts de production...
Les
annonces classées et les communautés :
nouveaux
enjeux de la cyberpresse ?
Un article du Wall Street Journal du 21 janvier 1999, expliquait que Microsoft avait compris que les annonces classées pouvaient bénéficier de la puissance du Web pour générer du trafic sur ses sites. Sidewalk sera développé dans 50 villes où Microsoft est présent, au moins neuf sont ouverts. Les quotidiens américains tremblent à l'idée de se faire prendre le marché des classifieds, à moins de se doter rapidement des mêmes moteurs de recherche dans leurs sites Internet. Voir et d'autres quotidiens québécois, ont également compris que le Web offrait des capacités surprenantes de classification, de tri et d'archivage pour ce type d'information très prisée par les lecteurs. En prenant du recul, c'est une évidence de penser au Web pour tout ce qui est collecte, sélection, tri et consultation de l'information. Anywhere, anytime, comme disent les américains. Un exemple parmi tant d'autres : la recherche d'un emploi, par exemple au Québec. 79 secteurs d'activité pour plus de 1500 professions y sont répertoriés. Difficile de trouver plus complet n'importe où au Canada. La France à bien évidemment son équivalent avec le site de l'A.N.P.E.
Icaro
Développement
des ressources humaines Canada
L'interactivité ce n'est pas simplement le « clic, texte, image ». elle s'entend aussi au niveau des relations interpersonnelles. Cette vision est confortée par l'environnement électronique qui aplatit les hiérarchies et permet au lecteur de ne plus être uniquement un consommateur, mais aussi un producteur d'information. Ouvrir des espaces de discussion (forums et chats), de même que répondre aux courriels des lecteurs, sont les prémisses de ce que l'on commence à appeler depuis quelques temps déjà, les communautés virtuelles : des groupes de personnes qui s'identifient à une publication en ligne. Ceux qui y participent activement vont bénéficier d'un espace public, créer leur propre tribune, s'aggréger pour produire des idées, générer des débats, réagir etc. Ainsi l'évolution réside dans le fait que le contenu d'une publication en ligne n'est plus seulement l'information, mais aussi les individus gravitant autour. Voir souhaite mettre à contribution cette énergie pour que des animateurs de communautés virtuelles s'impliquent dans un projet de site au contenu informatif mais complètement alternatif, avec le label Voir. Altern.org est l'exemple parfait d'une agrégation de communautés virtuelles. Elles sont importantes pour la liberté d'expression mais aussi menacées (voir articles Éternel pas artificiel et Altern hâtive).
Sur Internet, les journaux d'opinion, d'information locale et ciblée, les communications d'associations, les regroupements d'organisations à but non-lucratifs, tracts et fanzines), doivent se tourner vers la commandite pour pouvoir payer les frais d'hébergement. Ils cherchent à prolonger leur action médiatique en adoptant le nouveau créneau de diffusion électronique. C'est le cas de plus de 200 radios exclusivement sur le Web comme la radio française alternative No Problemo sur Internet permet depuis la création du Web, l'organisation et le fonctionnement en réseau des divers groupes communautaires), à condition d'arriver à une vision d'ensemble génératrice de synergie.
Il faut relativiser leur impact, mais les médias numériques offrent la possibilité d'être le vecteur d'une information plus libre. Dans le cas cité par Éric Taillefer où il y aurait une personne chargée de collecter l'information dans un sujet précis, il serait davantage animateur que rédacteur. Son rôle serait de trouver les méthodes pour rendre encore plus vivante la communauté, qui elle même générerait de l'information à la manière des groupes de discussions. « Un journaliste avec peu d'expérience online tend à réfléchir en termes d'histoires, de valeur journalistique, de service public, de style », dit justement Melinda MacAdams dans son récit sur la naissance site Internet du Washington Post. Elle ajoute : « Un journaliste avec ne grande expérience online, par contre, pense plus connexions, organisation, mouvement entre et à travers de grands quantités d'information, et communication entre les gens ». Le journal n'est plus un produit, il devient un lieu, ou la communauté passe du temps, noue des relations, reviennent régulièrement, et bâtissent un avenir.
Exemples de journaux communautaires au Québec
Le Mouton Noir
The Quebec
Letter, un autre exemple d'appropriation
alternative d'Internet : Stu Lowndes, principal rédacteur de The
Quebec Letter, un journal d'opinion politique accessible par la
messagerie électronique Online News. Il soulève outre les
enjeux politiques du Québec, la part d'Internet dans la
distorsion de l'information.
Les médias les plus menacés par Internet sont la radio et la télévision qui sont les médias les plus menacés par l'inforoute à cour terme. Étonnement, le moyen qui permettra sans doute aux journaux de suivre et de tirer leur épingle du jeu est l'écrit. Il y a un symbole réjouissant dans le fait que le plus vieux quotidien du monde, le Wiener Zeitung, fondé en 1703, s'affiche maintenant sur Internet.
La notion de flux
Les journalistes habitués à écrire dans un journal imprimé, le font selon des procédés très linéaires. Un texte doit avoir une progression linéaire du début à la fin : avec une attaque, un ventre qui suit les cheminements intellectuels de l'auteur, et une chute. Sur un site Internet, cette notion n'est pas applicable à cause de l'hypertexte. La première page d'un site constitue le sommet d'une arborescence, dont les branches sont les cheminements que le lecteur peut prendre dans sa lecture. Cette structure non linéaire permet au lecteur de prendre des raccourcis pour passer d'une branche à une autre, d'un niveau à l'autre, d'explorer des points dintérêt particuliers.
En redessinant les formes du raisonnement et de l'argumentation, la non linéarité redéfinit la culture toute entière. Le sociologue Neil Postman écrit : « les nouvelles technologies changeront tant la structure de nos intérêts, les choses que nous pensons, que le caractère de nos symboles, les choses avec lesquelles nous pensons et l'arène dans laquelle les pensées se développent ».
Un média fluide qui ne supporte pas l'immobilité
Le support électronique est un média fluide, mouvant. Les délais de livraison sont inexistants, les articles peuvent être lus ou consultés plus tard. Le support en ligne permet de casser la chronologie et de réutiliser à l'infini des informations, de les réactualiser. Un article est une histoire à laquelle on peut toujours rajouter une suite, en puisant dans d'autres histoires. Sa recomposition peut être constante. Les mises à jours permanentes sont nécessaires. Melinda McAdams nous dit : « online, l'information a besoin de soins continus, on ne peut pas la mettre là et l'oublier ».
REACTIONS
CARLOS SOLDEVILA, CHRONIQUEUR MULTIMEDIA A VOIR
Est-ce que finalement la mission du journaliste multimédia nest pas de dire: la révolution de linformation cest pas seulement la révolution des microprocesseurs, cest aussi celle des cerveaux qui se connectent entre eux ? Ça semble être le cas avec les Têtes branchées peux tu m'en dire plus ?
Tu las si bien dit ! Cest la prochaine étape : la technologie fascine. Mais ce qui est encore plus fascinant, cest lutilisation quon en fait. Cest pourquoi ma chroniques Têtes branchées présente des gens qui font usage des technologies numériques pour créer de nouvelles formes dexpression. Linfluence des technologies, dans lhistoire, que ce soit en culture ou en politique, a toujours marqué un point décisif. Mais on ne se souvient pas de linventeur de la peinture à lhuile, mais des grands peintres de la renaissance .
Jean-Hughes Roy disait dans une de tes «têtes branchées» qu'il «n'était pas sûr qu'Internet soit un lubrifiant à l'expression», à cause de la limite floue entre espace rédactionnel et publicité. Quelle est ta position par rapport aux chroniques VIA que tu rédiges? Info ou intox? Quels difficultés rencontres-tu pour ne pas jour le jeu des publicitaires ?
Je suis daccord avec lui, mais il faut toujours trouver des moyens pour contrecarrer les forces économiques qui soutiennent toute entreprise de presse, Internet ou autre. Cest un vieux problème.
ERIC TAILLEFER, DIRECTEUR DES TECHNOLOGIES A VOIR
Éric Taillefer espère atteindre la rentabilité financière du site www.voir.ca l'année prochaine; les pertes sont de moins en moins lourdes chaque année depuis le lancement il y a trois ans. La publicité pure (bandeaux publicitaires) représente au plus 20 % des revenus et l'essentiel provient de commandites (partenariats publicitaires) et de projets conjoints avec le journal imprimé (ex: Têtes branchées Bell, Expéditions VIA aventures; également vente de contenu électronique (chroniques et infos Vidéoway pour Vidéotron, création de sites...).
Quelle est ta fonction à Voir ?
Je suis officiellement directeur des technologies et du Multimédia. J'ai plusieurs fonctions, la première est d'être directeur du support technique; la deuxième est d'assurer la direction du département multimédia, qui couvre surtout nos opérations sur Internet.
Les médias en ligne sont-ils rentables ?
Les médias en ligne représentent un aspect des opérations Internet d'une entreprise. Certains font du commerce électronique. Moi, j'ai tendance à diviser les opérations Internet sur lesquelles on pourrait être présent, dans trois catégories :
Il y a le fait de mettre un média en ligne; on le fait largement en ce moment.
Je vois d'autres possibilités dans les services de guides et de répertoires en ligne, qui ne font pas partie du journal Voir et qui seraient des bases de données développées exclusivement pour le Web.
La troisième et la plus prometteuse serait les communautés virtuelles. C'est à dire tout ce qu'Internet permet de faire en termes de communication interactive. J'aimerais subdiviser beaucoup plus, les champs d'intérêts qu'on couvre dans le journal. Sur le Web, il n'y a pas le problème du nombre de pages, de population, de lecteur intéressé, on n'est pas obligés de se justifier avec les mêmes arguments de marketing de masse comme on est obligé de le faire pour la version papier.
Ce que j'entrevois, à court ou à moyen terme, est de faire trois sites différents ou peut-être trois stratégies à l'intérieur du même site. Les communautés virtuelles permettraient de mettre en place ce que j'appelle des sections animées, où il y aurait un animateur mordu, passionné, expert, vedette, d'un certain sujet. La chronique multimédia de Carlos Soldevila, la chronique Onde de choc de Richard Martineau, et le Top ten kétaine (ndr : ringard), de Benoît Lavoie, sont des exemples embryonnaires de ce projet. Derrière ça, il y a trois personnes qui couvrent l'actualité, soit de façon très personnelle comme Richard Martineau, ou qui le font selon des normes précises comme Carlos Soldevila peut le faire avec les nouveaux médias. On commence à avoir de l'interactivité, en mettant des talkbacks, en bas des articles. Nos archives se cumulent donc il est toujours possible de voir les contenus antérieurs. Après ça, il faudrait avoir la possibilité de mettre en ligne un contenu qui ne dépende pas d'une fréquence hebdomadaire de parution. C'est à dire que dès que l'animateur entend parler de quelque chose d'intéressant, il devrait le mettre en ligne, que ce soient des brèves, des signets, même du contenu Real Audio, des photos. Il contrôlerait la pertinence du contenu et maximiserait l'interactivité, c'est à dire les talkbacks qui sont des forums intégrés à même les pages. Il faudrait qu'on les valorise plus en donnant à l'animateur la possibilité de donner la priorité, de hiérarchiser les réactions les plus intéressantes en haut de la liste, d'y répondre, de relancer des débats, en marge d'une chronique qu'il aurait déjà écrite. Il gérerait le Buzz qu'il y aurait autour d'un centre d'intérêt.
Dans le journal, nos sections sont assez générales, comme cinéma, musique etc. À l'intérieur de chacune de ces sections, on peut se permettre de subdiviser. En cinéma, sur le site, on pourrait avoir affaire à un spécialiste, fou enragé des films de série B. Il y aurait une communauté qui pourrait se greffer autour de ce thème, ses membres auraient des suggestions à faire, pourraient se parler, organiser des réunions...
Est-ce que ça n'existe pas déjà ? Le problème d'un média comme Voir en ligne est d'être un média parmi tant d'autres finalement ?
Les médias sur le Web ne sont pas nombreux au Québec. Ils ferment tous les uns après les autres, parce que la rentabilité d'un média en ligne reste à démontrer. Les communautés sont encore peu nombreuses, peu exploitées, mais beaucoup en voient l'enjeu comme intéressant. Planète Québec en est un bon exemple. Ce site est organisé autour de vedettes qui ont chacune leur tribune. En général, quand on dit communauté, on se contente de plaquer un forum et un chat, et ce n'est pas assez à mon sens. Pour aller plus loin, il faut une implication humaine, mais ça coûte cher et souvent ça bloque. Ces formules sont bien développées au États-Unis, chez AOL, ou chez about.com . Il ne sont pas payés en salaire, mais sont rémunérés d'une autre façon : soit leur abonnement Internet est gratuit, où ils accèdent à des services privilégiés gratuitement, ou alors ils ont une commission de vente au prorata de l'achalandage de leur section. Les États-Unis sont agressifs sur ce plan là, et à ma connaissance, il n'existe rien de très développé, à part des sites de bénévoles comme Planète Québec, où l'on trouve juste des forums. Pour aller plus loin, il faut se donner plus de moyens.
Souvent Voir à de bonnes idées, mais les contraintes techniques pèsent lourd dans la balance...
Nous allons essayer de fonctionner sur un mode différent, l'année prochaine. On a toujours travaillé de façon artisanale. La fabrication maison a un côté très sympathique, très flexible, mais on ne s'est jamais doté d'une plate-forme rigoureuse et solide au niveau technologique, donc on vit avec des interruption de service, en conséquence du déboggage perpétuel, ce qui nous alourdit énormément, c'est un fait.
Depuis que je suis arrivé au mois d'août, j'ai eu le temps d'étudier les stratégies : pas seulement ce que l'on fait de bien où de mal, mais aussi ce que les autres font. Il faut un certain temps... Le point de départ est de savoir ce que l'on veut faire, où on veut aller, comment on veut positionner les opérations Internet de Voir dans l'avenir. La question de la rentabilité, n'est pas celle qu'il faut se poser au début; il faut vraiment se demander quel est l'apport pour l'entreprise, parce que si la réponse n'est pas de faire de l'argent, il y a des questions de concurrence, d'image qu'on peut projeter. Beaucoup d'enjeux sont reliés à Internet, mais faire de l'argent avec Internet, ce n'est pas pour maintenant.
Demain j'ai une idée de journal électronique, dans l'immédiat toit tu en penses quoi ?
Faudrait que tu sois très maigre au niveau des dépenses. Je pense que le jeu actuel d'Internet n'est pas de maximiser les revenus. Bien sûr on l'a fait , par la publicité, mais les revenus ne sont pas au rendez-vous, aux États-Unis comme ailleurs. Tout le monde perd de l'argent. Ici, beaucoup de monde travaille justement à cause de plates-formes mal foutues. On bidouille et ce n'est pas productif. Je connais des jeunes, qui tous seuls gèrent leur Webzine. Ce sont tout le temps des petites équipes. Le meilleur exemple est le site de RDS, qui est le site le plus visité au Québec. Deux personnes le font tourner, ils ne s'occupent pas du support technique, mais à eux deux ils arrivent à rédiger tout le contenu et ça marche très fort.
La mise en ligne de contenu est très essoufflante et c'est difficile d'y voir un avenir. Je ne dis pas que ça n'a pas d'avenir, je ne suis pas un devin. Il y a du travail en perspective. Mais ce que les journaux font en général, c'est recycler du contenu, qui a déjà été financé par d'autres sources; on le fait également. Mais la voie est que ce soient les internautes eux-mêmes, qui deviennent des générateurs de contenu. C'est pour ça que je crois aux communautés virtuelles ! Certains forums sont absolument amusants...
Quand les contributions des internautes, parfois plus experts que le chroniqueur, sont bien gérées, elles sont plus intéressantes qu'un article. Et je pense que ça peut déclasser n'importe quel média à la limite. Ça devient une communauté de purs « non payés », mais qui peut devenir très puissante, une fois liée à la puissance du réseau.
La rentabilité est un défi: celui de réduire les ressources en simplifiant les procédures, en automatisant au maximum, en bâtissant des alliances avec des collaborations, souvent bénévoles ou gratuites, avec des échanges de bons procédés. Nous bénéficions d'une notoriété, d'une visibilité sur la scène publique, donc on peut en faire bénéficier les jeunes qui ne sont pas connus. Ça devient une monnaie d'échange. J'entrevois la possibilité d'avoir des animateurs de section animées et je pense que des gens vont être intéressés pour le faire gratuitement, tout simplement pour le fait de dire, je travaille à Voir, ça m'ouvre des portes, ça me crée une tribune, l'achalandage naturel de Voir va m'être acquis ou redirigé en grande partie et je pense que ça a une grande valeur.
Quels objectifs de rentabilité aurait cette communauté ?
Une fois que l'on a une communauté, toute une panoplie de revenus s'offrent à nous. En ce moment, peu sont très profitables. On va faire des choses avec les communautés qu'on aurait jamais faites avant, donc il est difficile de comparer avec ce qui se fait actuellement. Outre le bandeau publicitaire sur Internet, il y aurait du marketing plus ciblé à faire. A partir du moment ou tu connais les membres de ta communauté et leurs intérêts, tu peux faire des offres avec des fournisseurs d'accès ou des annonceurs plus ciblés. On entre dans le narrowmarketing et c'est ça la puissance d'Internet. Tant que l'on essaye de faire faire par Internet, des choses que les vieux médias font très bien, on n'a rien compris. À partir du moment où Internet offre des contenus exclusifs, des moteurs de recherche sur des bases de données, ou de la communication interactive, on est sur la bonne voie. Si on essaye de faire de la télévision sur Internet, on ne le fera jamais aussi bien que la vraie télévision et je crois toujours à l'écrit comme moyen d'information privilégié.
Quelle publicité faudrait-il pour avoir plus dimpact ?
Un des problèmes de la publicité par bandeau, est que l'on intéresse finalement à 1% de notre lectorat. Pour essayer d'améliorer ce chiffre, il n'est pas nécessaire de donner aux gens de l'information qui ne les intéresse pas, il faut essayer d'être plus pointu. En faisant de l'alerte par courriel, autrement appelé e-mail notification, on leur demanderait : « voulez vous être tenu au courant des visites à Montréal des groupes de musique qui vous intéressent ? » Oui? Parfait! Lesquels? Quels types? « Aimez vous le hip-hop en particulier? » Cochez ici, et on va essayer de vous alerter, des concerts et lancements de disques intéressants. Ce n'est pas une façon louche d'espionner du monde. Ça nous intéresse de vous livrer une information qui vous intéresse. C'est donc ouvert, on ne demanderait pas de livrer notre identité privée. En bas d'un formulaire, on pourrait faire cocher de façon très volontaire une case: «êtes vous ouverts à ce que l'on vous fasse des oeuvres commerciales de nos annonceurs», dans un sujet précis. Si la personne ne veut rien savoir, on ne l'embête plus.
Si on fait un rapide post-mortem de i.voir.ca qu'est-ce qui n'a pas marché ?
On en peut pas dire que ça n'a pas marché dans le sens ou ça a été reporté, en partie à cause de l'éternelle considération des contraintes technologiques. On a perdu un programmeur qui développait très vite, et qui avait déjà mis en place une bonne partie de la fonctionnalité des écrans. Pour continuer, il aurait fallu le conserver, ou avoir un remplaçant, ce que je recherche. C'est le gros caillou que l'on a rencontré sur le chemin. Par ailleurs, ça reposait sur certaines prémisses comme avoir des stagiaires non payés pour y travailler (!). Et puis nous n'avons pas eu le temps et la possibilité de faire un plan d'affaires, pour voir ce que ça allait rapporter. Le fait d'avoir des nouvelles quotidiennes mises à jour fréquemment sur le site, aurait été intéressant au niveau de l'achalandage. Le site i.voir.ca s'inscrit parfaitement dans la stratégie communautaire. S'il y a une section animée et qu'un animateur met à jour tout ce dont il est au courant dans son champ d'intérêt, il devient une centrale de répartition de l'information. Le faire à une plus petite échelle est moins ambitieux dans le sens où on ne s'affiche pas comme étant un média, un fil de presse culturel ou un média qui va garantir l'exhaustivité. Il faudrait se doter d'une structure, doter tout le monde de nos numéros de fax, avec un lancement béton. Les outils qui ont été développées, ainsi que la réflexion qui a été menée pour i.voir, vont être recyclés dans une stratégie communautaire. Et puis il y avait un problème de positionnement. Qu'est-ce qu'on affichait clairement comme service. C'était un peu fourre-tout, on parlait des annonces de spectacle, la vie des vedettes etc.
La veille technologique : comment s'adapter à des techniques qui évoluent sans cesse ?
Chacun en fait un peu par soi-même. Je suis informé par différentes sources, je suis abonné à toutes sortes de listes de diffusion, mais on n'a pas le mandant de faire de la veille technologique. Il faut être informé et c'est vrai que ça bouge tous les deux mois. C'est une des raisons qui retarde certaines décisions alors que ça devrait les accélérer. Ce qui apparaissait comme stratégique, il y a six mois, l'apparaît moins six mois plus tard. Par exemple, en ce moment, il faut que j'engage un programmeur. Mais la question est de savoir si j'engage un programmeur en langage ASP, qui est la plate-forme Microsoft, ou si je vais choisir un programmeur Unix, qui est une plate-forme très montante et qui offre beaucoup d'avantages. Ce que l'on fait sous Microsoft, on pourrait le faire sous Linux, mais ça viendrait tout affecter : les programmes que l'on a développés ne seraient pas portables sur l'autre plate-forme. Je me demande aussi si on devrait encore héberger notre propre serveur. Nous ne sommes pas des experts en technologie, on en paye les pots cassés, c'est un peu comme si on donnait une automobile à quelqu'un et qu'on lui disait: « en plus de savoir conduire, il faudrait que tu saches la réparer, changer des valves et un alternateur toi même ». Ça fait un an que le site est hébergé à l'interne, à cause des mauvaises expériences lorsque le site était hébergé à l'externe, le serveur n'étant pas bon. C'est comme si je confiais mon auto à un mauvais mécanicien. Le réflexe a été de réparer avec nos propres moyens. C'est peut être mieux de changer de mécanicien. Quand tu travaille avec des experts, il faut que tu sois ¼ expert toi même, pour pouvoir valider ce qu'on te dit, fournir les bonnes informations et pouvoir interfacer intelligemment.
Quelles sont les différences entre Internet et les autre médias ?
Ouvrir un ordinateur et sélectionner un site, c'est tellement actif ! Comparé aux autres médias, je trouve ça aussi différent que le règne végétal comparé au règne animal. Pour moi, Internet est animal, je sors, je piste, je sens, je vois, je suis des pistes. Alors qu'un journal c'est une belle fleur qui s'ouvre à nous, elle vient te solliciter par des pétales que tu ouvre. On peut boire un café en même temps, et tout viens d'un bloc, on n'a pas besoin de faire de recherche pour aller trouver de l'information. Une publicité sur Internet est, encore une fois, une invitation à aller activement chercher de l'information, tandis qu'une bonne pub, pleine page, couleur, est juste une séduction. Si quelque chose accroche mon regard sur une page, il va glisser sur la page. S'il fallait que dans une pub, on dise, « pour voir la pub, allez en page 39 », on se rapprocherait du fonctionnement hypertexte du bandeau publicitaire d'Internet. Combien de gens vont à la page 39 immédiatement ? Internet est consumer centric et non product centric. C'est l'intérêt pour un sujet qui détermine l'expérience du lecteur, et c'est un mouvement profond. Éric Taillefer Directeur des technologies et du multimédia
Pourquoi faut-il être critique, garder de la distance par rapport à tout ce qu'on peut lire sur la révolution annoncée du Multimédia et des NTIC ?
Le mot révolution est utilisé à toutes les sauces, et surtout par les marchants du temple, ceux-là mêmes qui vendent ou commercialisent de nouvelles applications informatiques. Il faut demeurer sceptiques sur ces nouvelles inventions, et ne pas jouer le jeux des agents de relations publiques qui veulent profiter dun espace médiatique pour vendre leur salade.
Jean Hugues Roy, journaliste à lémission Branché de Radio-Canada
Pionnier du journalisme en ligne, ilexpliquait dans le journal Voir, sa vision d'Internet : Je ne suis pas sûr qu'Internet soit un lubrifiant à l'expression. D'un côté, on voit émerger des «syndicats virtuels» comme UbiFree, par exemple, qui permettent à certains employés d'UbiSoft de s'organiser. Mais de l'autre, on voit émerger des médias en ligne où la frontière entre espace rédactionnel et espace publicitaire est floue. Pour survivre, plusieurs acceptent d'être commandités par les IBM et les Bell de ce monde. On n'en sent pas les effets maintenant, mais les journalistes techno vont peut-être hésiter à mordre la main qui les nourrit. Ce ne sont plus les gouvernements, mais les grandes entreprises qui sont, sur le Net, les plus importantes menaces à la liberté d'expression. Elles ne l'écrasent pas à grands coups de botte, mais lui marchent tout doucement sur les orteils. (Si vous lisez ces lignes, c'est peut-être que je me trompe. Et c'est tant mieux !)
J'ai déjà comparé le Net à une bibliothèque où tous les livres auraient été jetés hors de leurs rayons, pêle-mêle, par terre. C'est encore pire maintenant. La bibliothèque est devenue un foutoir où les bouquins sont empilés jusqu'au plafond. Les gens peuvent y plonger et essayer de trouver leur information, ou ils peuvent se fier à des médiateurs qui vont faire un premier tri dans la masse de données que recèle Internet. Ces médiateurs, ce sont les journalistes.
On savait déjà que nous, habitants du Nord, consommions et polluions comme des cochons. Voilà que le Net vient agrandir encore plus le fossé avec le Sud. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On se débranche et on retourne aux signaux de fumée ? Non, car, contrairement à d'autres instrumentistes de notre bien-être (la télé, l'auto, le MacDo), Internet est un outil d'information et de communication qui a le potentiel de réduire les écarts entre possédants et dépossédés, et c'est ce que certains groupes, tel, l'Association for Progressive Communications, tentent de faire. Cependant, les internautes exploiteront-ils ce potentiel ? Ça reste à voir.
LAURENT SAULNIER, dorenavant x-CRITIQUE AU JOURNAL VOIR
Que penses tu du site Internet de Voir, des vidéos que vous y mettez ?
Je suis tout pour... mais en même temps je ne sais pas jusqu'à quel point cela nous est vraiment utile. Je suis très critique par rapport à ça. Il faut se demander qui a les moyens de se le payer. Pourtant il y a plein de moyens différents pour pouvoir surfer : les cybercafés, mais ça coûte cher, les universités, les bibliothèques. Mais enlevons ceux qui y vont sporadiquement. Les gens qui y vont régulièrement doivent avoir les moyens de se payer un ordinateur, trente dollars par mois pour te brancher sur Internet. Je suis désolé, mais déjà, on élimine une grande partie de la population. Pour moi la grande limite de l'Internet est économique. Soit ils vont préférer mettre vingt dollars dans un bon concert ou préférer les mettre de côté pour s'acheter une planche pour aller faire du skate... Il vaut mieux aller prendre vingt dollars pour aller acheter un disque plutôt que d'aller écouter des MP3 sur Internet. C'est sûrement en train de changer en ce moment, mais on n'est pas encore rendu là. Tout cela étant dit, j'aime mieux qu'on soit là à perte que de ne pas y être du tout. Et il faut donner du bonus par rapport aux articles, il faut mettre des de la musique, des vidéos, tout ce que l'on peut mettre. Mais en même temps, soyons réalistes en sachant que ce que l'on fait sur Internet ne sera jamais vu par un grand nombre de personnes. Je ne sais pas quand est-ce que le switch (changement) va réellement se faire, mais j'ai l'impression que l'on est grandement en retard par rapport à tous ceux qui vont lire le journal sur papier à la maison plutôt que sur Internet. Malgré la grande démocratisation de la chose, ce n'est pas encore un médium populaire, mais c'est inévitable que ça va le devenir.
Internet va-t-il faire du tort à l'industrie du disque ?
À long terme oui, à court terme, je ne crois pas. Il y a deux semaines, tout le monde a freaké (paniqué) quand la nouvelle est sortie que Public Enemy sortait son album sur Internet, que tu pouvais le downloader (télécharger), commander une pochette... Mais en même temps c'est un coup marketing et puis il ne faut pas se le cacher, Public Enemy, c'est pas U2. Public Enemy n'a jamais été un énorme vendeur de disques et probablement que s'ils sont sur Internet aujourd'hui, ça se peut qu'aucune compagnie de disque n'ait voulu les signer. Public Enemy est-il encore un groupe rentable ? Cela se peut-il que s'ils voulaient que leur musique soit diffusée, la seule solution qui restait c'était de le faire comme ça ? Tout ça est un gros move, mais on est toujours en train de faire des montagnes avec finalement des choses que l'on peut facilement relativiser. Attendons.
Et Internet ? Tu l'utilises au quotidien ?
J'y vais tous le jours et j'y trouve un paquet d'affaires intéressantes. Il y a un site que je vais voir à peu près tous les jours qui s'appelle I Music News Agent qui est un bon site pour avoir des nouvelles. Mais en même temps, je ne prends jamais ce qu'ils disent dedans pour du cash. Il faut toujours vérifier et contre-vérifier. Mais ça donne quand même des indices.
DATE DE CREATION :
21/9/99
DERNIERE MISE A JOUR : 28/9/99
Courriel : fhuiban@yahoo.com
Qu'est-ce que t'écoutes ? Couleur3 !!! <-]
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Sonar
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