N'ACCEPTONS PAS L'ANÉANTISSEMENT DES MILITANTS D'ACTION DIRECTE ! En février 1987, étaient arrêtés Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan. Dans les colloques sur la prison et autres causeries sur les droits de l'homme, il est de bon ton de proclamer que la prison ne saurait être que la privation de la liberté et rien de plus. Après onze ans de détention "démocratique", un bilan s'impose. - Georges Cipriani, malade en raison de l'isolement et des conditions d'exception qu'il a subies a sombré dans la folie; - Nathalie Ménigon, victime le 21 décembre 1996 d'un grave accident cérèbro-vasculaire, traîne depuis lors une dépression qui ne peut trouver de solution dans le cadre actuel de sa détention. Nous ne pouvons plus garder le silence devant la situation créée. Depuis leur arrestation, les quatre militants d'Action Directe ont subi de véritables conditions d'exception. Non seulement ils se sont vus immédiatement placés, et durant de longues années, en isolement, mais de plus leurs dossiers judiciaires ont dépendu d'une jurisdiction d'exception. En septembre 1996, dans le consensus sécuritaire créé par les attentats-massacres de l'année, étaient votées des lois spéciales. Elles rétablissaient une juridiction hors du droit commun pour les délits et crimes commis dans d'affrontements politiques. Elles évacuaient soigneusement toute connotation politique pour définir ce que ces actes pouvaient avoir de particulier, en les associant sous une rubrique d'entreprises individuelle ou collective de terreur. Elles impliquaient, entre autres, la centralisation, des dossiers "terroristes" par la XIVè section du Parquet de Paris et l'instauration d'une Cour d'assises spéciale, exclusivement composée de magistrats professionels. Le 30 décembre 1986, contrairement à tous les principes en la matière, ces lois spéciales du 9 décembre étaient rendues rétroactives. Depuis, des dizaines de militants politiques ont rétroactivement été impliqués dans des dossiers gérés par la XIVè section, jugés par une Cour d'assises spéciale. Peu ont dénoncé cette application rétroactive, dont le seul précédent en droit français furent les Sections spéciales de Pétain. Parmi ces dossiers, ceux des quatre militants d'Action Directe. Dans les faits qui leur étaient reprochés, seule l'action du commando Pierre Overney contre G. Besse aurait dû en droit être jugée par cette nouvelle Section spéciale. Rappelons le peu de rapport avec une mise en oeuvre sereine de la justice que furent leurs procés. En grève de la faim depuis plusieurs mois à l'hiver 1988, ils étaient néanmoins estimés en l'état de comparaître. Ils furent frappés dans les fourgons et les couloirs du Palais parce que ne voulant pas être dessaissis de documents concernants leur défense. Rappelons encore les atteintes pérmanentes à la pubicité des débats, aux droit de la défense et au droit à la parole des accusés. Tandis qu'il n'est pas exagéré de parler de lynchage pénitentiaire quand on s'attarde un peu sur les conditions carcérales subies par les quatre militants d'Action Directe depuis leur arrestation, en mars 1987. Ce fut pour les quatre, pendant de longs mois, l'isolement total, puis l'isolement partiel et sélectif, les couloirs vides, l'interdiction d'activités, etc ... Aujourd'hui, les deux militants, Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon, bien que jugées définitivement depuis mai 1994, sont toujours détenues à la Maison d'arrêt de Fleury, contrairement à ce qui se pratique pour les détenus ayant de longues peines à effectuer. Enfin, mentionnons pour mémoire le pitoyable épisode du mariage entre Jean-Marc et Nathalie, annoncé à grand renfort médiatique et qui n'a toujours pas eu lieu, volontairement rendu impossible par de basses maneuvres du Ministère. Ne rien faire c'est laisser faire. Nous avons à plusieurs reprises alerté les autorités compétentes. Deux lettres adressées au Garde des sceaux, écrites à quelque mois d'intervalles, sont restées sans réponse. Des demandes de permis de visites pour Nathalie Ménigon et Georges Cipriani, établies en bonne et due forme, accompagnées des documents nécessaires, ont été soit systématiques réjetées, soit sont restées sans réponse. Comment, dans de telles conditions, ne pourrions-nous croire à une entreprise de destruction délibérée ? Si tel n'est pas le cas, l'administration pénitentiaire peut sans problème pour la sécurité satisfaire immédiatement une première mesure urgente, compte tenu de l'état de santé de Nathalie : Regroupement des deux militants dans une cellule double : ces cellules existent à la MAF et ont déjà été utilisées pour des détenues basques. Et accéder aux revendications suivantes : Transfert dans un même centre de détention adapté aux longues peines qui permettrait la tenue des engagements de mise en place de parloirs entre ces prisonniers : pris par le Garde des sceaux Arpaillange en juillet 1989, ils donnèrent lieu en septembre 1989 à des permis accordés par les juges Bruguières et Vuillemin; Libération des prisonniers dont l'état est incompatible avec la détention, comme cela se pratique dans le nombreux pays. Il ne s'agit pas des seuls cas de Nathalie Ménigon et de Georges Cipriani, mais plus généralement de tous ceux atteints de pathologies graves qui crèvent en prison. Et n'oublions pas les demandes concernant les bases du quotidien en prison : attribution de nouveaux parloirs, notamment à des personnes habitant en région parisienne permettant un suivi dans les visites; suppression de la censure du courrier. Les signataires de cette pétition soutiennent ces revendications et demandent qu'elles soient satisfaites au plus vite.
Plus de 500 personnes ont déjà signé cette pétition dont: Isabelle COUTANT-PEYRE-Françoise d'EAUBONNE-Claude GUILLON-Gisèle HALIMI-
Jean-Louis HURST-Bernard NOËL-Marc OGERET-Gilles PERRAULT-Georges LABICA-
Jean-Bernard POUY-Leïla SEBAR-SINE-Alexis VIOLETSignez, faites signer et renvoyez à: Collectif "Ne laissons pas faire" c/o LPJ, 58 rue Gay Lussac, 75005 PARIS Pour écrire aux prisonniers d'AD:
Vous pouvez écrire des lettres de solidarité à: - Joëlle Aubron MAF 31504 U D6E 9, Av. Des Peupliers 91700 Fleury Mérogis -Nathalie Ménigon MAF 32091 G D6E 9, Av. Des Peupliers 91700 Fleury Mérogis Jean-Marc Rouillan 969 B204 BP 166 Rue des Saligues 65300 Lannemezan et des lettres de protestations à Madame Elisabeth Guigou Ministère de la Justice 13 place Vendôme 75001 Paris
Merci à Marc alias Nanar pour son site contre la prison