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NEWSLETTER 9 - OCTOBRE 1999
"Paramount Pictures proudly presents the true and amazing story of two young boys embarked on one of the last modern adventures... Starring Chuck DeVince and Tom Jobby ; by the acclaimed Academy Award winning director of "Newsletter I-The Phantom Menace"... Get ready to live what Times Magazine already calls 'one of the most incredible jouneys of the century'... Get ready for... NEWSLETTER... part 9 ! The return of the revenge of the son of the heir to the sequel of... ze niouzelaiteure!! ------------------------------------------------------- Avant toute chose, petite precision stylistique: dans cette newsletter, a la maniere des plus grands periodiques (LŽEquipe, Selection du ReaderŽs Digest, Le Figaro Magazine), jŽai decide dŽintroduire chaque paragraphe par un intertitre, dont le contenu serait tire dudit paragraphe, et qui le resumerait tout en lŽannoncant, en un raccourci saisissant de lucidite et de precision. DŽabord ca fait carrement classe, ca tient le lecteur vachement en haleine et puis ensuite ca permet de remplir de lŽespace et de faire chier le monde, jŽaime. JŽai egalement parie avec Thomas que je pourrais ecrire plus de remarques insipides, dŽintros nulles et dŽapartes sans interet que de nouvelles veritables. Je crois je gagne. Hem! LES SENTIERS IMPENETRABLES DES MONTAGNES DE LŽINCA Nous en etions restes a Cuzco, ou nous coulons des jours heureux en compagnie des 3 suisses - Herve, Frederic et Pierre, ainsi que 2 de leurs amis, venus les rejoindre de Suisse: Philippe dit Abtos et Thierry alias Gygy. Tous deux ont egalement apporte leur velo et font un tour en Amerique Latrine, pardon Latine, pasque cŽest un truc supra mode tu vois. Retenez bien les noms, sinon vous allez avoir du mal. Voila, vous connaissaz tout le monde, maintenant on peut aller faire le Machu Picchu. Nous partons donc avec Abtos, Gygy et Frederic (aka Louis), sac au dos et boites de thon en poche, sur les sentiers impenetrables des montagnes de lŽInca (dŽou lŽintertitre), a la recherche du temple du soleil. Pluies, mouches qui piquent, cacas de touristes qui guettent lŽimprudent qui ose sortir du sentier, armatures du sac qui demettent la clavicule, brouillard qui cache le paysage, vilains cols a 4000 et porteurs peruviens fous qui nous bousculent en courant et nous eclaboussent de leur sueur (ils portent des enOOormes paquets, tenus par de simples ficelles, pour les touristes fortunes qui ont le droit au lit de camp et au vin, cŽest pas des ptits mollets), rien ne nous sera epargne... Le soir du 3e jour, cŽest donc avec bonheur, joie et contentement que nous retrouvons les suisses manquants Pierrot et Herve -restes a Cuzco pour cause de diarrhee infectieuse- pour une fondue bien de la bas. Nous partageons ce repas laitier et francophone avec 2 Belges, ce qui donne des conversations pleines de "CŽest quelle heure?", "Tu sais me passer la biere, une fois?" et autres "Ca se passe en septante-cinq"... Bref, la langue francaise a encore des progres a faire dans ces contrees barbares. UN SITE VRAIMENT EXTRAORDINAIRE Le matin du 4e jour, lever a 5h du mat pour assister dŽInti Puctu au lever de brume enchanteur sur le site de Machu Pi. Instant magique... Puis, cŽest la ruee sur le site, la debauche de photos, lŽecoute discrete des guides des groupes (toujours les plus fortunes), la meditation assis en tailleur autour de la pierre centrale et magnetique du Machu Pi, les discussions interminables avec les lamas, avant la redescente a pied vers AguasCalientes, ou nous attend une ville dortoir construite quasiment sur la voie ferree, et un train bonde ou nous entrons sans billet en nous serrant les uns contre les autres, tout en chantant avec les suisses. Bref, un site vraiment extraordinaire (dŽou, bien evidemment, lŽintertitre), ce malgre les japonais et les americains. Le Machu Pi, cŽest Kinder et cŽest Bueno ! Puis, de retour a Cuzco, nous trainons un peu, allons voir quelques films, sommes accueillis - o joie, miracle et exultance - chez le premier et unique contact de Jobalou, Matthieu, charmant au demeurant, en stage sur place pour une ONG; nous en profitons pour envoyer, le coeur battant, tout un tas de cadeaux a nos familles dans un paquet contenant egalement 6 pelloches photo et qui nŽarrivera jamais a destination... Merci Serpost et adieu nos belles photos des Andes. SUR LES ROUTES DE LŽALTIPLANO Les suisses partent en eclaireurs sur la route de Puno et laissent derriere eux le petit Abtos, qui restera deux jours de plus pour raisons personnelles. Comme on est pas des chiens, on le prend avec nous, et cŽest donc a trois que nous nous elancons sur les routes de lŽAltiplano (quoi? tŽas pas compris?). Dans Altiplano, comme les plus observateurs dŽentre vous ont sans doute deja constate, il y a "plano", et donc, ce qui est bien, cŽest que cŽest PLAT (ya aussi "alti", vu quŽon est presque a 4000m). En plus cŽest joli ces grandes etendues dŽherbes dorees encadrees de montagnes arrogantes (enfin, ca depend, yŽen a qui sont sympa aussi hein, faut pas generaliser), ces villages dŽadobe et ces peruviennes aux couvertures multicolores... NOUS LAISSONS ECLATER NOTRE DESESPOIR En revanche, moins coule, il fait pas beau: la saison des pluies parait avoir debute. Pluie diluviennes, grelons de 10cm3 qui dechirent le visage, froid qui mord les petits doidoigts. Dans une vieille grange au toit de tole, abrite du plus gros orage de grele jamais recontre et trempes de chez trempes, nous laissons eclater notre desespoir (bon yen a 4 qui suivent la...) en mangeant un pepino a la chair blanchatre et juteuse. Thomas pleure, Abtos veut se pendre avec la sangle de son appareil photo pendant que je reste seul dans mon coin en me balancant dŽavant en arriere tout en grommelant "hun!...hun!..." Seuls les alpagas qui paissent le long de la route sont la pour nous reconforter avec gentillesse et beaucoup de laine. CŽest marrant, a chaque fois que je parle dŽalpagas, je ne peux pas mŽempecher de penser a lŽAlpaga, lŽimmonde acolyte de lŽhorrible Furet, lŽennemi de Fantomette dans les aventures eponymes... Ah, on sŽen fout? OK... SUR LES RIVES DU LAC TITICACA Cela ne nous empeche pas de traverser des villes pittoresques, ou en general le marche occupe toutes les rues, de nous nourrir pour quelques francs dŽun traditionnel menu soupe/segundo (du riz, des patates, du riz, des patates, du riz, du mais et de la viande), de nous baigner dans les eaux thermales accueillantes dŽAguas Calientes sur la route, de faire des parties de Monopoly endiablees le soir (avec un systeme dŽactions ultra-sophistique Žachement pense). Tout cela jusquŽa notre arrivee a Puno, sur les rives du Lac Titicaca (hence/dŽou/itaque/por eso), plus haut lac navigable du monde, cŽest vous dire si cŽest pas des conneries... LŽarrivee se fit sous le soleil, a grand renfort de sonneries bien modulees du clairon achete a vil prix a Juliaca (on arrive a jouer les 2 premieres notes de lŽouverture de la 5e Symphonie de Beethoven, bien que des fois, ca chie un peu et on arrive quŽa faire la premiere, et encore, pas tres bien, ca fait "Pouinn" au lieu de "Poueee" et ca ressemble plus a la derniere mesure de la Symphonie Jupiter de Mozart mais bon cŽest deja ca). Nous retrouvons les autres suisses et nous preparons a embarquer avec eux, le lendemain, a bord du 'Spirit of Titicaca (plus haut lac navigable du monde quand meme)' et dŽune fantastique aventure, pour une visite des iles du lac feerique. LE PLUS HAUT LAC NAVIGABLE DU MONDE Nous embarquons donc pour 2 jours avec pas mal dŽautres touristes, sac au dos (enfin, sac, nous on en a pas alors on a pris une couverture comme les locaux, et Thomas se fait traiter de paisano par tous les peruviens, qui exultent et nous font des sourires de toutes leurs dents en or), et visitons tour a tour les iles flottantes Uros, construites dŽherbes comme de veritables radeaux, lŽile dŽAmantani et son temple a la Pachamama ainsi que lŽile de Taquile, ses paysages qui rappellent les iles grecques et son petit village tout en haut de longs escaliers. Nous passons la nuit sur Amantani, loges Thomas et je chez une famille de pescadores charmants mais dont la vaisselle sent fort le poisson. Nous en profitons pour gouter le pejerrey, poisson du lac et fierte culinaire de la region (avec la truite). Le soir, au village, cŽest soiree-peńa, et nous avons le droit a un concert au cours duquel les filles du village en jupe rouge viennent inviter les gringos a danser avec elles, en une sarabande endiablee. Pierrot le fou traumatise sa cavaliere en dansant a la suisse, Thomas gigote dans tous les sens avec une petite fille de 6 ans et ma partenaire me tire les bras jusuqŽa ce que mort sŽensuive, bref, cŽest la joie. CŽest donc un memorable souvenir dont on se rappelera que nous garderons du Lac Titicaca (le plus haut lac navigable du monde, mais a-t-on vraiment besoin de la rappeler, si ce nŽest pour lŽintertitre bien sur), dont lŽacme sera sans nul doute la baignade dans le Lac (petit jeu, remets les mots dans lŽordre pour trouver une phrase celebre: navigable haut plus monde le du lac), ou les plus braves (pas moi en tous cas) oseront se plonger nus au mepris de tout risque de broncho-pneumonie. QUŽA CELA NE TIENNE Si aux USA-Canada et dans la puna peruvienne, les rencontres europeennes etaient plutot rares, a partir de Cuzco, elles se multiplient a notre plus grande joie, vu quŽavec les locaux (et ce sans aucune intention neo-colonialiste de notre part), les conversations sont souvent limitees a "Combien il coute ton velo ?" ,"Donne-moi de lŽargent" ou au mieux "Epouse ma fille, petit gringo". Nous sommes donc ravis de rencontrer tous ces belges, ces anglais, ces francais (facilement reconnaissables a leur Guide du Routard) et ces suisses. Sur le bateau cŽest au tour dŽun couple de deux charmantes irlandaises repondant respectivement lŽune au doux patronyme palindromique dŽAnna, lŽautre au tendre quoique moins palindromique nom de Sarah (bien quŽa lŽenvers, cela donne 'haras', et que George Perec himself eut pu ecrire "Anna aux haras Sarah-Xuaanna", ce qui est tres fin pour peu que lŽon connaisse les haras en question). Or, et cŽest la que lŽhistoire se complique, cŽest lŽanniversaire (plus ou moins, en fait cŽetait y a 5 jours mais on vous a dit que cŽetait deja complique alors posez pas trop de questions) de ladite Anna, qui fete ses 26 printemps. Donc, quŽa cela ne tienne (ca surprend non?), nous ne faisons ni une ni deux ni trois ni meme quatre et preparons illico en compagnie des suisses, une soiree dŽanniversaire-surprise. Si cŽest pas chouette, hein, dites, les copains ? La soiree sŽarticule autour de plusieurs moments-cles, pour un maximum dŽeffet. La premiere suprise, cŽest la fondue, confectionnee avec amour et du queso bolivien, et qui donne une sorte de pate epaisse, un peu comme du chewing-gum, releve dŽun leger arriere gout de brule. Mmmmh... Les suisses, vexes de cet affront a leurs talents culinaires, sont proches du suicide, mais se reprennent pour le gateau et les bougies, un moment dŽemotion intense que nous avons tous vecu un jour (sauf le petit Ralphie que je salue au passage). Puis, vient lŽinstant-cadeau, au cours duquel nous offrons a lŽimpetrante un souvenir franco-suisse, a savoir un petit velo miniature, fabrique de fil de fer et de tendresse, avec ses petites sacoches, ses petits freins, son petit caquelon a fondue et sa petite baguette, et tout un tas de petits accessoires. Theoriquement, ce cadeau symbolique pose les bases (ou asseoit les fondations, comme on veux) dŽune amitie franco-irlando-helvetique durable, au moins jusquŽau prochain match du Tournoi des 5 Nations. *@#~$!! Bientot, a Puno, nos amis sŽen vont, les 5 suisses a velo vers la Bolivie, nos irlandaises vers le Machu Picchu. Mais nous, nous restons seuls, seuls, alone. Et pourquoi donc ? Car nous avons eu la bonne idee de nous faire envoyer des paquets a Puno contenant quelques artefacts indispensables tels que calecons, bonbons Haribo et autres photos. Nous attendrons donc ces *@#~$!! (OK, je vois que vous avez comrpis, je nŽinsiste pas...) de paquets pendant plusieurs jours. Les miens arrivent heureusement rapidement, mais celui de Thomas manque a lŽappel. Pour passer le temps, nous nous rendons frequemment a la salle internet pour y creer un super site trop bien concu et qui a une classe dŽenfer. Les idees fourmillent, malheureusement lŽatelier fabrication a du mal a suivre et les rubriques aux intitules allechants (telles que "Charles et Thomas, aventuriers de lŽimpossible ou heros des temps modernes ?", pour laquelle on avait pourtant plein de trucs a dire) devront malheureusement attendre. MŽenfin ceci dit, cŽest pas une raison pour pas aller y faire un tour. Je rappelle lŽadresse pour ceux qui nŽetaient pas la la derniere fois: http://www.geocities.com/charliecoco78, et de toutes facons, cŽest dans Altavista et Yahoo!. LA FRONTIERE BOLIVIENNE Finalement, apres 3 jours dŽattente, nous repartons sur nos fideles destriers pour la Bolivie, pasque yŽen a marre, tant pis pour le paquet de Thomas et ses 2.5 kgs de chocolat. Nous partons donc vers la frontiere, en longeant le lac le plus haut qui soit navigable dans le monde entier. Tels de vrais pros, luttant contre le vent, nous nous relayons en tete, passant et repassant devant lŽautre, des heures durant, jusquŽa ce que les mollets nous brulent et que notre gorge soit seche. Nous passons rapidement la frontiere bolivienne (qwerasf egfhu wefghj no), ou un vieux gars en casquette nous fait un gros tampon noir et moche sur le passeport. Et, la, de lŽautre cote, nous attend une surprise, un choc, un etonnement digne du plus grand des Hitchcock ou de Scream2, selon que vous avez 40 ou 15 ans. En effet, de lŽautre cote de la porte inca qui materialise la frontiere, absolument aucun changement vraiment remarquable... Un truc fou, tu vois, quelquechose dŽincroyable! Enfin jŽexagere un peu quand meme, les pubs pour les bieres Cristal (el orgullo del Peru) et Cuzqueńa cedent la place a des panneaux Taquińa ou Paceńa (la mejor cerveza del pais). Mais les gens sont grosso-modo les memes, et nous repetent encore "Cerquita no mas" pour designer une etendue de 70 km de desert inhospitalier, "Pura bajada" pour une cote a 20% a gravir, ainsi que "Barato, barato" avant de tenter de nous entuber (si vous me passer lŽexpression) sur le prix du cafe. En plus, pas trop de problemes de conversion de monnaie comme auparavant (arrives aux USA, nous convertissions tout en $canadiens, au Mexique, il fallait nous donner les prix en dollars US, au Panama, on a toujours pas compris quelle etait la monnaie (cf.nwslr 8) et au Perou on comptait encore en pesos). En Bolivie, cŽest plus simple, 1 bolivien = 1 franc, dŽou fastoche les gars. Sauf quŽavec ces suisses et ces belges on sait plus tres bien combien cŽest 1 franc... Le retour va etre rude. UNE VUE IMPRENABLE SUR LES EAUX BLEUES DE TITI Nous arrivons alors a Copacabana, ou se trouve le sanctuaire blanc et baroque de la vierge patronne de Bolivie. La route qui sŽouvre alors devant nous, et qui sŽenfonce dans les collines dŽune presquŽile du lac Titicaca (plus haut du monde qui soit vraiment navigable comme lac) est une vraie merveille. Longeant les flancs bruns, nous beneficions dŽune vue imprenable sur les eaux bleues de Titi (...), comme nous surnommons affectueusement ce lac navigable si haut dans le monde, alors quŽau loin, se decoupe deja le sommet enneige du Wayna Potosi qui surplombe la Paz. Puis, il faut dire au revoir au Lac. "Au revoir, Lac! - Au revoir les enfants, et revenez vite nous voir!" Et cŽest le dernier bout de route avant La Paz. Apres une breve halte petit-dej a la feria du village de Batalles, ou nous goutons un api delicieux, sorte de sirop de cannelle et de clou de girofle, servi avec de bonnes gallettes frites, le tout pour 1 boli a la conversion facile. YEEEHAAAHHH!! Nous nous remettons en selle et pousuivons notre chemin sur les plates etendues boliviennes, quand soudain a lŽhorizon, un nuage de poussiere nous alarme soudain. 2 allemandes a velo, croisees la veille, nous avaient en effet prevenu de la proximite de Gygy et Abtos, qui avaient un peu traine en route. "Le Diable est avec nous Tommy! Les freres James sont juste devant! - Blood and guts, Chuck! Allons-y, a nous la prime! - Yeehaahh! Hue, Jean-Mi! - Andale, Paco!" Eperonnant nos montures, nous galopons alors bride abattue, cheveux au vent, les mains crispees sur le pommeau de la selle, a la poursuite des 2 pied-tendres suisses ignorant tout du sort qui leur est reserve sŽil tombent aux mains de nos 2 valeureux chasseurs de prime. Les lassos sifflent en fendant lŽair, les sabots claquent sur la piste et "Thunder", mon fidele Colt model Navy , crache ses gros lingots de .44 a la vitesse de lŽeclair dans un fracas de tonnerre. En deux temps trois mouvements, les 2 suisses hebetes sont captures et nous les trainons alors derriere nous jusquŽa La Paz, pour les y remettre a lŽalcalde. CŽest donc a 4 que nous faisons une entree triomphale dans El Alto, banlieue construite juste au dessus de La Paz, alors que les chasseurs de la Force Aerienne Bolivienne passent en rase-motte a lŽoccasion dŽune parade en notre honneur. ARRETEZ AVEC VOS QUESTIONS QUI MŽEMBROUILLENT La Paz, plus haute capitale du monde (enfin cŽest un peu complique pasque cŽest Sucre la capitale constitutionnelle mais bon arretez avec vos questions qui mŽembrouillent, mais me fournissent un intertitre tout a fait inespere), nŽen est pas moins construite dans une cuvette a 3500m. CŽest donc une descente de presque 500m qui nous attend aux limites de la ville. CŽest aussi un orage de grele qui attend a ses cotes, et la descente nŽen est que plus surprenante: on double les bus dans les virages, le visage fouette par les grelons et on glisse sur les paves de la ville, meme a lŽarret, moralite: 2 de mes attaches de sacoches petees et une chute dans le caniveau pour Gygy. La Paz est une ville de culture et de marches, et nous profitons des 2 aspects: cinema et concert dŽune chorale-rock au theatre, et achats inconsideres de couvertures, sacs et autres babioles artisanales. Nous faisons tirer et scanner pour le site quelques photos, revoyons nos amis belges, sortons au cafe avec une copine allemande des suisses qui etudie a La Paz, rencontrons par un pur hasard Pauline, la soeur de ma tante, et tout un tas dŽautres trucs du meme genre (cŽest a dire qui nŽinteressent personne). Puis, nous decidons de nous joindre au 2 suisses et leur amie allemande, Nikola - dite entre nous Hilguegue Von Tirpitz, pour aller faire un tour au salar dŽUyuni. Nous voila donc, tout heureux, partis pour plus de 11h de bus, qui deviendront vite 15h, sur la trocha pierreuse bolivienne. Finalement, on est pas si mecontent de voyager a velo, surtout Thomas qui, assis de nuit pres dŽune fenetre aux courants dŽair glaciaux, a cote dŽun sexagenaire bolivien edente a lŽodeur de corporelle de roquefort, regrette sa petite selle. QUEL SPECTACLE ! Nous arrivons vers 6h du matŽ le lendemain a Unyuni et signons bien vite aupres dŽune agence pour un tour - un peu atypique puisque nous choisissons de faire le tour classique a lŽenvers, privilege des groupes deja complets qui peuvent ainsi eviter les autres touristes - en 4x4 de quatre jours, les jours les plus marquant peut-etre de ce voyage en Bolivie, et qui nous font passer dŽun coup dŽun seul du Temple du Soleil au Pays de lŽOr Noir, pour ceux dŽentre vous qui ont de vraies references. Quel spectacle ! Deserts blanchatres dŽou lŽon extrait du minerai de lithium, champs rouges de pierres brulees baignes dŽune atmosphere martienne, collines orangees aux taches verdatres, monuments de pierre rose escalades avec empressement, champs de crateres de boue bouillante agitee de soubresauts et de bulles repugnantes, nappes dŽune epaisse fumee a lŽodeur de soufre, la Laguna Colorada rouge sang ou sŽebattent des milliers de flamants roses, encadree par des pics volcaniques noirs et abrupts ; dŽautres lagunes, battues par le vent et aux reflets verts et tout plein dŽautres trucs superbes. Les activites se multiplient: baignade dans une piscine thermale naturelle dŽeau a 40oC, safaris-photo en jeep, a la poursuite de jolies vigognes rousses et farouches et des troupeaux de nandous ridicules qui peuplent ces grands espaces. Nous decouvrons meme les viscachas, sortes de lapins fripes a longue queue qui vivent tapis dans les rochers. Avec Thomas, tout au long de lŽexcursion, nous benissons le ciel de ne pas avoir embarque les velos dans cette aventure: piste dans un etat a faire se pendre nŽimporte quel ministre des transports, etendues desertiques et arides de dizaines de milliers de km2 et une temperature nocturne a laquelle seul un pingouin ou un KimCone peuvent survivre, ce nŽeut pas ete la joie. RECOMPENSE SUPREME Enfin, vient le dernier jour et sa recompense supreme: le SALAR, yesss ! A perte de vue, sur 12000km2, un desert de sel dŽun blanc etincelant, parfois decore dŽhexagones de sel ou parseme de petits monticules de sel (aussi oui) extrait a la pioche par des indiens en passe-montagne aux pieds ronges par le chlorure de sodium. Et dire que sans notre chauffeur, nous aurions bel et bien ete perdus dans le desert (dŽou lŽintertitre, si je ne lŽai pas deja dit). Nous parcourons donc lŽetendue blanche et plate en visitant ses attractions: La Isla de los Pescadores, un rocher au beau milieu du rien de NaCl recouvert dŽune foret de cactus geants qui feraient la joie de photographes californiens ; lŽhotel de sel, entierement construit en briques du salar, avec des meubles en sel, des jeux de dame en sel et une deco en sel (avec quelques peaux de betes) ; et bien sur, conduite par Charlie le pro du rallye du 4x4, slalomant en derapage controle entre les tas de sel, sur, ouaff.. au moins 50m, au bout desquels je realise que le 4x4 espiegle choisit de ne plus avoir de freins de temps a autres. Pour mettre un peu de piment dans le voyage (jŽai failli ecrire "pour mettre un peu de sel", mais cŽest trop facile), je me propose de plonger ma tete dans lŽeau glaciale et salee des "Ojos del Salar", qui laissent apercevoir la couche dŽeau sous la calotte de strates de sel et de glaise. Ce faisant, je me brule les yeux - le sel ca pique - et chope une monstre creve dŽune semaine qui me fera cracher mes poumons sur la route. UN ENORME CHIEN EN PELUCHE Apres avoir admire le coucher de soleil sur le salar et discute longuement avec notre chauffeur et notre petite cuisiniere Eli, nous repartons le lendemain et en train pour La Paz, ou nous restons un peu, le temps pour Abtos et Gygy de participer au grand concours suisse lance par les 2 disparus Herve et Pierrot. Le but est simple, trouver lŽobjet le plus absurde, inutile et si possible moche, a transporter jusquŽa Ushuaia sur le velo. Herve attaque fort en se procurant un enorme chien en peluche, mais Pierrot riposte dŽun uppercut dans la machoire par le biais dŽun parasol a fleurs qui lui fera de lŽombre dans les montees, accroche verticalement au cadre. Gygy se place lui aussi dans la course, au moyen dŽun trophee de foot vert avec du dore et des anges et tout. Mais Abtos ne sŽavoue pas vaincu et sŽelance vers le finish avec une marmite en alu de 100 litres sur son porte-bagages arriere. Quel match spectaculaire mes amis ! A propos de match, cette fin de newsletter est sans doute un peu decousue car jŽecoute en live les commentaires de la BBC de la fin du match contre les All Blacks. Il reste une minute, la Nouvelle Zelande ne POURRA pas rattrapper son retard, la France est qualifiee pour la FINALE DE LA COUPE DU MONDE !!! JE SAIS PAS, JE NE SAIS PLUS, JE SUIS PERDU Apres La Paz, depart tous les 2 (les suisses sont partis un jour avant) pour Cochabamba. Route peu memorable au debut: remontee sur El Alto (en toussant et en crachant des glaires gigantesques), grele, pluie, Altiplano, grisaille. Puis re-montagnes, beaucoup plus jolies, beaucoup plus fatigantes, ou nous croisons Herve de lŽEssonne, qui voyage seul a velo du Chili en Equateur. En tout, nous avons croise pres dŽune trentaine de cyclotouristes lors de ce voyage, ce qui nous fait grandement reflechir quant a lŽoriginalite de la chose. Nous prevoyons donc, pour nous venger de tous ces copieurs, de faire le Groenland en tandem deguises en lapins, il parait que ca nŽa pas ete fait. Enfin, Cochabamba, et une descente de plus de 2000m (cumules). Ahhh, quel bonheur dŽenlever son pull en alpaga et ses gants en GoreTex(TM) ! Car a Cochabamba, a 2500m, il fait beau, il fait cheau. A peine arrives, nous nous ruons au Dumbo pour prendre un verre et gouter aux 30 parfums proposes (tumbo, oso cremoso, dulce de leche con almendras ou chirimoya ?). Cochabamba est une ville jeune, chic, riche et sympa. Des le debut, alors que lŽequipe de 2/20 sŽavance, camera au poing pour nous interviewer et que les filles nous lancent "I Love You!" de leur voiture, nous aimons la ville... Cochabamba: salsas endiablees dans les boites boliviennes, chicas en pamoison devant nos corps dŽathletes, provision de cassettes de musique latina au Discolandia, debauche, stupre et luxure et glandouille sur la place a tenter desesperement dŽecrire la presente newsletter. Ce matin, cŽest parti pour Sucre et sa route pourrave. A bientot si vous le voulez bien. YŽa quleques courtes longueurs, je sais, mais ca sert a rien de raler. On vous embrasse Charles Cassidy et Tom le Sundance Kid en Bolivie PS: Jeux-concours "Epate tes amis" Dans ce (fabuleux) texte - qui deviendra bientot un classique de commentaire compose dans les ecoles, ceci dit entre tirets (comme vous pouvez le constater, ceci dit entre parentheses)-, se sont glisses 3 zeugmas, 1 synecdoques, 1 prosopopee et 1 oxymore. Retrouve-les et adresse a OncŽCharlie ta reponse. Si tu es parmi les premiers a repondre et ce avec la bonne solution, tu gagneras un mail de reponse carrement sympa avec tout un tas de feloches, ton nom sera publie dans la prochaine newsletter et ton visage sera grave a cote de celui de Marianne sur la face sud de lŽArc de Triomphe. CŽest vrai quoi, un peu dŽinteractivite, que diable... Si tu trouve une ou plusieurs perissologie(s), et Dieu sait quŽil y en a, ton nom en gros sur notre super site, a visiter dŽurgence bien quŽil nŽy ait absolument rien de nouveau et toujours que 3-4 photos nulles du Perou (mais qui correspondent a la presente newsletter): http://www.geocities.com/charliecoco78 Autre petite proposition, si tu veux aussi nous ecrire mais que tu nŽas pas trouve de zeugma ou que ca tŽemmerde et quŽen plus tu en as marre de cette newsletter illisible ou yŽa pas un seul accent, dis-moi si tu arrive a lire cette phrase correctement: "Pépé, où as-tu mis lŽélève de français à Côme ?" Ca veut rien dire mais ça me permettra de savoir si je peux enfin écrire de manière correcte... merci Voila, la pour le coup cŽest termine... ThatŽs all for todayŽs news, IŽm Charles de St Vincent, live from Cochabamba.