R.E.P. comme Réflexion sur l'Enseignement de la Philosophie
Des professeurs de
mathématiques et de philosophie réagissent aux réformes
Allègre-Meirieu
Qui sommes-nous ?
Nous sommes des professeurs de philosophie
rassemblés autour d'une
idée : l'affirmation des principes de l'enseignement de la
philosophie dans le secondaire.
Notre projet :
Affirmer ces principes que nous tenons pour incontournables et
réfléchir à la manière de les mettre en oeuvre aujourd'hui.
Notre objectif :
Contribuer par notre réflexion à ce que le
GTD Renaut, constitué
pour élaborer un programme de philosophie en suivant les
recommandations du CNP présidé par Luc Ferry dans l'horizon de
la
réforme des lycées, ait à tenir compte de ce que les
professeurs
veulent et considèrent comme inaliénable.
Les principes de
l'enseignement de la philosophie en classes
terminales :
* Un programme constitué par deux listes : notions et
philosophes;
* L'idée de liberté préside la conception de l'enseignement
philosophique. Le professeur constitue son cours par
l'élaboration autonome de questions liant les notions entre
elles et s'appuyant sur l'étude des oeuvres philosophiques. Il
est ainsi l'auteur de son cours. Toute détermination conduirait
à la mise en place d'une philosophia officialis;
* Un exercice approprié à la discipline et permettant de
préserver la liberté de penser de l'élève : la dissertation.
Nous entendons par là un exercice à partir d'une question ou
d'un texte, où le souci de fonder en raison, provient de
l'interrogation que l'élève doit mettre en lumière. Le critère
de sa réussite est simple : devant " la liberté peut-elle être
un fardeau ? ", quiconque travaille la notion de liberté, et y
discerne des concepts, qu'il utilise à bon escient dans
l'analyse, a appris à philosopher. Il n'a pu le faire sans que
son professeur lui fasse rencontrer et travailler des oeuvres.
Qui récite, sans pertinence ni ordre, des conceptions de la
liberté, montre qu'il n'a rien fait d'autre qu'apprendre des
doxographies.
De ces trois principes
découlent trois conséquences :
* Volonté de ne pas voir apparaître une liste de questions
d'actualité. Le cours de philosophie n'est pas un café du
commerce;
* Volonté de ne pas introduire l'histoire des idées dans
l'enseignement secondaire. Apprendre n'est pas réciter.
L'histoire des idées n'est même pas de l'histoire de la
philosophie et l'histoire de la philosophie comme telle n'a pas
le moindre intérêt pour des élèves de Terminales;
* Refus d'une nouvelle épreuve au baccalauréat où deux textes
seraient à confronter par un exercice argumentatif. Un combat
d'opinions n'est pas philosophique.
Rejet de deux critiques infondées :
Nous rejetons deux critiques souvent formulées ces temps-ci à
l'encontre du programme de philosophie ou de la pratique de
l'enseignement de cette discipline. Premièrement, le programme
n'est
nullement indéterminé. Les notions, s'énonçant apparemment
comme des
éléments dans le texte officiel du programme, deviennent, une
fois
placées dans le contexte du cours, des entités qui prennent
sens en
s'organisant par la démarche questionnante du professeur.
Deuxièmement, la moyenne des notes en dissertation au
baccalauréat
n'est pas de 7/20 mais tend vers 9/20 selon les séries. La
sérénité
et la consistance de l'évaluation au baccalauréat ne sauraient
que
gagner au développement de la formation continue, dont les
actions
sont le lieu privilégié de la constitution d'une communauté de
jugement, le corps des professeurs de philosophie ayant à ne pas
être une communauté idéologique.
Une exigence :
Le maintien des horaires existants : 8 heures en L et 4 heures en
S.
A venir :
Des propositions sous forme de textes. Voir Texte de pétition proposé par un
groupe de professeurs du lycée Montesquieu, Herblay 95
Pour tout contact adresser
le courrier dactylographié à :
Nadine Lavand, 206 rue Camille Godard 33
000 Bordeaux,
Fax : 05 57 87 31 01, Email : nadine.lavand@wanadoo.fr
Les signataires :
Beaune (Lyon), Casanova (Chatellrault),
Devissaguet (Reuil), Ferré
(Troyes), Lavand (Bordeaux), Solot ( Région parisienne), Terrel
(Bordeaux).
Pour plus d'information sur ce texte ou sur École et République, contactez mechantloup@geocities.com