Non à la grève du 16 mars !
 
La grève, oui, mais pas une grève des aveugles !
 
Les directions syndicales de la gauche plurielle, toujours unies dans les
moments décisifs, revendiquent « le travailler moins pour travailler
mieux », des moyens et des postes pour parfaire la  mise en oeuvre des
« réformes » en cours qui visent la destruction de l'Ecole républicaine et
sa privatisation.


En effet, qu'écrivent-ils ?
 
En défendant la notion de projet d'étabissement , ces syndicats  ont précédé
les mesures contenues dans le rapport du Recteur Bancel qui entend renforcer
la tutelle des C.A. sur les contenus pédagogiques , en finir avec la liberté
pédagogique des professeurs et les programmes nationaux.
Les mêmes , qui agitent la réduction du temps de travail, restent bien
discrets sur les effets désastreux tant pour les élèves que pour les
professeurs des chartes Allègre et Royal , conséquences logiques de la Loi
d'Orientation de 1989 ; ils s'apprêtent à négocier la transformation  de nos
obligations de services jusqu'ici définies en heures de cours hebdomadaires
et dans la discipline de recrutement ( Décret de 1950). En revendiquant
l'intégration des diverses activités pédagogiques dans ce temps de service,
ils montrent qu'ils   ont déjà accepté le principe de la flexibilité et de
l' annualisation de notre temps de travail, sous couvert de modernisation
pédagogique , au nom de la diversité des pratiques enseignantes et même de
la démocratie ( les personnels, disent-ils, réclament le travail en équipe,
les travaux croisés...sans doute nous fourniront-ils les sondages qui le
prouvent ? )
Pourtant, le projet de révision des statuts des professeurs en L.P. est
édifiant : les horaires sont annualisés ; les enseignants devront « une
durée moyenne » de 18h par semaine sur l'année avec des semaines pouvant
aller de 13 à 23 heures ; les heures de recherche, d'organisation et de
suivi de stage compteront pour la moitié des heures d'enseignement. Les
heures supplémentaires disparaissent . Les heures réalisées en plus seront
versées à un « compte épargne-temps » qui servira à la formation des
enseignants... en entreprise. Les L.P. mettent à la disposition des
entreprises leurs machines, leurs ateliers et leur personnel. Il s'agit là
d¹organiser la privatisation de l'enseignement professionnel !
Ces mêmes dirigeants syndicaux exigent   des excuses publiques de la part
de M. Allègre...ils invitent les personnels à lui prouver qu¹ils travaillent !
Mais enfin, un  Ministre de l'Education aux ordres de l'entreprise,  qui
insulte et diffame les professeurs , qui ne cesse de mentir publiquement de
façon éhontée , qui manipule l'opinion publique et la jeunesse contre ceux
qui ont la lourde charge de l'instruire et d'en faire des citoyens , qui
érige la démagogie en politique éducative , ce Ministre n'est pas le
propriétaire de son Ministère ! Est-il encore digne d'exercer la fonction
qu'il occupe ?


Professeurs, debout ! Nous voulons un véritable Ministère de l'Instruction
Publique ! Une véritable réforme pour l'Ecole .


En République, le droit à l'instruction pour tous, le droit pour un
fonctionnaire d'être respecté de tous, de voir sa fonction garantie  par des
statuts qui  le protègent de l¹arbitraire des projets de l'autorité
politique et de l¹emprise des groupes sociaux et économiques, ça ne se
négocie pas ! Il s'agit là de la remise en cause du principe constitutionnel
de laïcité .
C'est la République qui est en danger !
Laisserons-nous ce gouvernement et ses courroies de transmission nous
rejouer éternellement  le même scénario ?


Souvenons-nous :


-  Mars 89, 100000 personnes dans la rue pour réclamer le retrait de la
réforme Jospin ; en avril, les syndicats de la gauche plurielle en signent
le volet financier baptisé « revalo » ; grande victoire syndicale ! Un coup
de pouce  est donné aux premiers échelons, mais  qu¹en reste-t-il après le
ralentissement en fin de parcours ? Bénéfice nul sur l¹ensemble d'une
carrière.
En juillet, la Loi d'Orientation , dite Loi Jospin est votée au Parlement .
Ses principes ne seront jamais contestés par les dites directions
syndicales.


Que préconise la Loi d'Orientation de 1989 ?


80% d'une classe d'âge au Baccalauréat (art.4); participation des élèves à
l'organisation de la vie scolaire (art.9) ;  parents d'élèves membres de la
communauté éducative (art.10);  enseignants  responsables de l'ensemble des
activités scolaires des élèves ; travail au sein d'équipes pédagogiques ...
exerçant dans le même champ disciplinaire. (art.13) ;  création des IUFM qui
prennent en compte les résultats de la recherche en éducation (sciences de
l'Education) ; projet d'établissement qui associe tous les partenaires de
l'établissement , organisation par les établissements scolaires et
universitaires de contacts et d'échanges avec leur environnement économique. ( art.17) Création du Conseil Supérieur de l'Education , organisme consultatif (art.21) ; des décrets en Conseil d'Etat fixent l'application de cette loi ( art.28 ).
 
Souvenons-nous encore !
 
- le 4 Mars 99 : Au Conseil Supérieur de l'Education, le Ministre annonce qu'il entend maintenir sa charte des lycées.
Les délégations FSU, CFDT, FCPE, FEN approuvent objectivement le Ministre en votant contre le voeu suivant présenté par FO, la CFTC, la CSEN et la CGC:
« considérant que les propositions ministérielles vont à l'encontre des besoins exprimés par les personnels et les lycéens et que, loin d'améliorer la situation, elles ne pourraient que gravement la détériorer, nous demandons le retrait de la charte du lycée du XXIème siècle et des projets d¹arrêtés qui s'y rattachent »
Depuis un an , les mesures tombent, provoquant la stupeur des enseignants !
Nous appelons les syndiqués et les non-syndiqués à boycotter cette grève de diversion, à se désolidariser de ces directions syndicales qui, en dernier ressort, finissent par les trahir,  à lancer eux-mêmes leurs cahiers de revendications, et à résister par tous les moyens à ces mesures de destuction de l'Ecole Publique.
 
Refusons les TPE, AIT, SAS, ECJS et autres activités pédagogiques qui se substituent à la transmission des savoirs et égarent les élèves ; elles ont un seul   but : nous faire accepter une «  école light », à l'américaine , et une casse de notre métier!


Rédigeons nos cahiers de revendications et mobilisons-nous !
Cessons le travail et exigeons:
   

 

 
 
 
 
 
Pour plus d'informations sur ce texte ou sur École et République, contactez mechantloup@geocities.com