Le scandale :
Postes concours 2000
CAPES Philo : - 35 AGREG Philo : - 3
CAPES Enseignement religieux catholique
: 35.
Enseignement religieux protestant : 8.
À ceux qui délivrent les permis de démolir.
L'histoire livre plus de précédents de soumission
bavarde que de vrais
courages. L'atmosphère irrespirable d'attentisme et de
compromission qui
couvre la sape des fondements de l'École républicaine
a parfois des relents
d'années noires, quand on berçait une opinion,
encore rétive à la
collaboration, avec le mythique « retour des prisonniers
» ou l'exception
française.
Une haine de l'esprit libre pense tenir dans la « Réforme
» sa revanche et il
est vrai que les indifférents , les cyniques et les abasourdis
hâtent cette
triste victoire du ressentiment. Hors individualités,
la République des
Lettres, jamais en reste d'une indignation, est restée
coite sur ce nouvel
abandon...Elle est si occupée de paraître. Le Grand
Corps Professoral, qui
dort de plus en plus mal, se montre grognon, mais il n'est pas
vindicatif, en
dépit de ses menaces : il a toujours tenu au principe
dynastique pour la
Gauche et il saura se réjouir quand viendra l'heure de
lui présenter le
prétendant et ses caudataires. Le magistère moral
que la " Gauche "
française a acquis aux braderies d¹après-guerre,
et qui ne lui aura coûté que
quelques ravaudages, est à peine effiloché. Il
enveloppe et camoufle encore
fort bien.
Gageons que nous assisterons , le 16 mars prochain, de la part
des syndicats
enseignants majoritaires, aux mêmes palinodies, aux mêmes
diversions, aux
mêmes finasseries. Ils ne mettent plus aucune ingéniosité
à donner le change.
Pour ne rien dire de l'essentiel, ils scanderont donc les habituelles
revendications sur la « réduction du temps
de travail » ( le « Travailler
moins pour travailler mieux! » qui fait encore rire les
carreleurs) et le
gonflement du Budget (les fameux « moyens pour l'E.N.
»). Nous ferions, nous
aussi, risette, si dans cette comédie, le révoltant
ne passait le pitoyable.
Car parmi les multiples tentations de faillir à
l¹honneur, le bricolage de
faux certificats de Résistance est des plus odieuses
manières. Après avoir
apposé leur signature aux documents de l'abdication (
le projet de Lycée pour
le XXIe siècle- rien de moins!), ces meneurs
de troupes risquent le
ridicule à faire des moulinets sous les fenêtres
du Ministère. Que ne se
taisent-ils donc pour de bon !
Nous, réuni(e)s dans l'association « École
et République », ne cherchons ni
la chicane, ni la mésentente pour elles-mêmes.
Nous attendons seulement un
peu de probité ; et, dans ces manoeuvres, nous estimons
que les conditions
d¹une action loyale manquent toutes ( Jean Guéhenno
)...
Le Secrétaire-adjoint d' École et République.
Lettre ouverte à
Monsieur ou Madame le Sénateur,
L'association École et République tient à
vous faire part de son opposition à
l'adoption par la France de la Charte européenne des
langues régionales et
minoritaires. Comme l'a indiqué le Conseil Constitutionnel,
celle-ci, en
affaiblissant la langue française porterait atteinte
à l'unité et à
l'indivisibilité de la République.
Il s'agirait, nous dit-on, de promouvoir le patrimoine
linguistique européen
( cf. Texte de la Déclaration), de répondre
au renouveau des identités
régionales, ce qui permettrait, dans le processus d'ouverture
mondiale de la
culture , de mieux résister à la culture
hégémonique anglo-saxonne , comme
l'écrit J.M. Aubron, député de Moselle.
Parmi les engagements retenus par le
gouvernement en matière d'enseignement, dit cette charte,
les parties
s'engagent, en ce qui concerne le territoire sur lequel
ces langues sont
pratiquées à assurer une partie substantielle
de l' éducation périscolaire
et de l'enseignement à tous les niveaux dans les langues
régionales ou
minoritaires concernées, aux élèves qui
le souhaitent et dont le nombre sera
jugé suffisant. Ainsi, à l'heure où les
professeurs de Lettres se mobilisent
contre la disparition organisée des options de grec et
de latin dans les
collèges et les lycées, où l'enseignement
des langues de Goethe et de
Shakespeare se meurt au profit de l'enseignement d'un
anglais purement
communicationnel, à l'heure où les réformes
Allègre et Royal portent des
coups sans précédent à la transmission
d'une culture réellement européenne et
réellement émancipatrice dans l'école
publique française, ce gouvernement
voudrait nous persuader - outre le coût considérable
que représentent de
telles mesures - qu'il s'agit là d'une mesure de justice
à l'égard des
minorités linguistiques opprimées depuis toujours
par la république jacobine
au nom d'un des droits de l'Homme, le droit à la différence
culturelle, c'est
à dire le droit aux racines, le droit au terroir
d'avant 1789 ; car il n'est
nullement question de promouvoir la culture et l'enseignement
des langues
des populations maghrébines ou africaines installées
en France plus récemment
, ce qui permettrait par exemple de former des professeurs et
ainsi de mieux
accueillir et d'intégrer plus vite ceux que l'on
appelle si poétiquement des
« primo-arrivants ! ».
En réalité, le texte de cette charte européenne
, inspiré par la FUEV (Union
Fédéraliste des Communautés Ethniques)
prône l'égalité de droits entre des
langues minoritaires archaïsantes et la langue de l'Etat
; il vise ainsi à
affaiblir les droits du citoyen et à promouvoir
les droits de communautés
ethniques régionales, en vérité «
franchouillardes » et anachroniques sur le
plan culturel ; entre l'anglais technocratique d'internet et
les parlers
locaux réanimés à grande peine, quelle
place restera-t-il à l'enseignement
des grandes langues littéraires que sont l'allemand,
l'espagnol, l'anglais,
l'arabe ou le français etc. seules capables de souder
des communautés
politiques ? Cette charte semble donc viser
seulement à affaiblir l'Etat
par une balkanisation linguistique qui peut se transformer en
balkanisation
politique et, qui sait ? en conflits .
Veuillez agréer, Monsieur , Madame, l'expression de nos
sentiments laïques et
républicains.
Pour plus d'informations sur ce texte ou
sur École et République, contactez mechantloup@geocities.com