Charles Fourier Egarement de la raison démontré par les ridicules des sciences incertaines |
Ecrit en 1806 ! |
Marcel
Pagnol Marius Le Livre de poche |
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San-Antonio J'ai essayé : on peut! Fleuve noir |
Dis,
tu connais la nouvelle ? Je vais me marier ! Non, non, c'est pas du bidon : je suis sur le point de convoler. Tu me vois, loqué en convoleur de charme ? Ça va faire couler de l'encre, entre autres, non ? San-A. - la - bague - au - doigt ! Lui qui arborait plutôt un parabellum en guise de bijou. Enfin : mieux vaut tiare que jamais, comme affirme le pape auquel je rends un sacré service dans ce livre. Et dire que si Béru n'avait pas eu un pote cardinal, rien de tout cela ne serait arrivé... Surtout me raconte pas que tout ce bigntz est impossible. Car tu vois, pour en avoir le coeur net, j'ai essayé. Et tu sais pas ? On peut ! photo : At the bar, New York, 1937 par Weegee |
Malcolm
Lowry Au-dessous du volcan Folio |
Il existe une étrange confrérie : celle des amis d'Au-dessous du Volcan. On n'en connaît pas tous les membres et ceux-ci ne se connaissent pas tous entre eux. Mais que, dans une assemblée, quelqu'un prononce le nom de Malcolm Lowry, cite Au-dessous du Volcan, les voici qui s'agrègent, s'isolent, communient dans leur culte. Ils plaignent les non-initiés et si, d'aventure, ils ont affaire à un adversaire ou à un sceptique, ils l'accablent. Quelques-uns, après ces joutes, ne se sont plus guère adressé la parole; d'autres, que le hasard seul avait réunis, sont devenus des amis. Utilisé par certains comme un sésame, le nom de Malcolm Lowry est pour d'autres un test qui partage facilement l'humanité en deux camps. |
Raymond Devos Sens dessus dessous |
C'est un Robinson sans Vendredi qui se retrouve bègue sur une plage de Babel à la recherche d'un écho. |
Alexandre
Pouchkine La Dame de Pique |
Le
lecteur élu, qui ne verra pas dans La Dame de Pique
un simple petit récit vaguement fantastique, mais l'une
des plus belles histoires de la littérature occidentale,
sera, consciemment ou non, sensible à son secret, à la
figure cachée de la tapisserie. Qui sait l'entrevoir
sait lire Pouchkine. C'est parce qu'elle n'est pas un récit fantastique que La Dame de Pique est une oeuvre hallucinante. De même que l'on aille pas chercher dans ce récit une étude psychologique du joueur. Ce n'est pas le joueur qui intéresse l'auteur, mais le jeu, qui est peut-être la métaphore la plus précise de notre monde étrange. |
Blaise
Cendrars L'or Le Livre de poche |
La merveilleuse
histoire du général Suter, vagabond, escroc,
aventurier qui fonda un petit état en Californie, «La
nouvelle Helvétie». Une vision colorée de l'Amérique
à l'époque des chercheurs d'or. A voir également du même auteur : D'outremer à Indigo. |
Umberto
Eco Comment voyager avec un saumon ? |
... |
Jacques
Prévert L'opéra de la lune Editions G.P. |
images de Jacqueline Duhéme |
Pierre
Michon Vies Minuscules Folio |
... |
Queneau Le Chiendent Folio |
Du désastre cosmique et total du Chiendent émerge un débris de porte, et sur cette planche un nom est inscrit, un prénom de femme; de cette absurde chasse au trésor ne subsiste, dérisoire et merveilleux, qu'un souvenir d'amour. |
Pérec La disparition |
Trahir qui
disparut, dans la disparition, ravirait au lisant subtil
tout plaisir. Motus donc, sur l'inconnu noyau manquant...
Oui, il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça ! B.Pingaud |
Alphonse
Allais A se tordre Histoires chatnoiresques 10/18 |
«L'existence d'Alphonse Allais est liée à l'astre, très vite périclitant, de ces entreprises excentriques que furent successivement les Hydropathes, les Hirsutes et le Chat-Noir, sur lesquelles se découvre d'un chapeau haut de forme la pensée encore mystérieuse de cette fin du dix-neuvième siècle. On a tenté, bien vainement jusqu'à ce jour, de dénombrer les inventions toutes gratuites de l'auteur d'A se tordre, produit d'une imagination poétique qui se situe entre celle de Zénon d'Elée et celle des enfants : fusil, dont le calibre est de un millimètre et où la balle est remplacée par une véritable aiguille, pouvant traverser quinze ou vingt hommes, enfilés, liés et empaquetés du même coup; poissons voyageurs, destinés à remplacer les pigeons pour le transport des dépêches; aquariums en verre dépoli pour cyprins timides; intensification du foyer lumineux des vers luisants; huilage de l'océan pour rendre les flots inoffensifs; tire-bouchon mû pau la force des marées; essoreuse de poche; maison-ascenseur qul s'enfonce dans le sol jusqu'à l'étage à atteindre; train lancé sur dix lames superposées courant chacune à raison de vingt lieues à l'heure, etc.» |
Albert
Cohen Les Valeureux Folio |
Les Valeureux, ce sont les cinq cousins Solal de Céphalonie : le charmant et naïf oncle Saltiel, le délicieux petit Salomon, Michaël le séducteur, Mattathias l'avare et surtout Mangeclous, le bey des menteurs, le «capitaine des vents», perpétuellement affamé, aussi fertile qu'Ulysse en tours ingénieux, telle l'Université Supérieure et Philosophique de Céphalonie, où il donne de savoureux cours de séduction, ou cette épître à la Reine d'Angleterre, riche en conseils culinaires. |
Boris
Vian L'Automne à Pékin Les Editions de Minuit |
« Cet ouvrage
ne traite naturellement pas de l'Automne, ni de la Chine.
Tout rapprochement avec ces coordonnées spatiales et
temporelles ne pourrait être que le fait de
coïncidences involontaires. » Les premières phrases : « Amadis Dudu suivait sans conviction la ruelle étroite qui constituait le plus long des raccourcis permettant d'atteindre l'arrêt de l'autobus 975. Tous les jours, il devait donner trois tickets et demi, car il descendait en marche avant sa station ... » |
Joyce Ulysse Folio |
Une journée vécue par
Léopold Blum à Dublin. Tout entre dans cette oeuvre saluée tardivement comme l'une des révolutions littéraires du XXe siècle, reportage, théâtre, registres de langage intégrés dans un « courant de conscience » fondé sur le monologue intérieur. On suit Blum pas à pas; en effet, on le prend dés son lever, on l'accompagne de la chambre où il vient de laisser sa femme Molly encore mal éveillée, jusqu'à la cuisine, puis dans l'antichambre, puis aux cabinets où il lit un vieux journal et fait des projets littéraires tout en se soulageant; puis chez le boucher où il achète des rognons pour son petit déjeuner, et en revenant il s'excite sur les hanches d'une servante. Le voici de nouveau dans sa cuisine où il met les rognons dans une poêle et la poêle sur le feu; puis il monte rejoindre sa femme à laquelle il porte son déjeuner; il s'attarde à lui parler; une odeur de viande qui brûle; il redescend précipitamment a la cuisine; et ainsi de suite. De nouveau dans la rue; au bain; à un enterrement; à la salle de rédaction d'un journal; au restaurant où il déjeune; à la bibliothèque publique; dans le bar d'un hôtel où un concert est donné; sur la plage; dans une maternité où il va prendre des nouvelles d'une amie et où il rencontre des camarades; au quartier de la prostitution, et dans un bordel où il reste très longtemps, perd le peu dignité qui pouvait lui rester, sombre dans un morne délire provoqué par l'alcool et la fatigue, et, enfin, sort accompagné de Stephen Dedalus qu'il a retrouvé et avec qui il va passer les deux dernières heures de sa journée, c'est-à-dire le seizième et le dix-septième chapitre du livre, le dernier étant rempli par le long monologue intérieur de sa femme qu'il a réveillée en se couchant près d'elle. |
Süskind Le parfum Le Livre de poche |
L'histoire
abominable et drolatique de Jean-Baptiste Grenouille se
passe en France, à Paris et en Provence, en plein XVIIIe
siècle. Le misérable Grenouille semble promis au sort le plus triste et le plus obscur. Mais il possède un don. Lui qui pourtant n'a aucune odeur est pourvu d'un nez fabuleux qui enregistre toutes celles du monde... Ce vrai roman, ce roman d'aventures, est aussi un merveilleux conte philosophique à la Voltaire. Il y est d'ailleurs beaucoup question d'essences... «Car l'odeur était soeur de la respiration. Elle pénétrait dans les hommes en même temps que celle-ci; ils ne pouvaient se défendre d'elle, s'ils voulaient vivre. Et l'odeur pénétrait directement en eux jusqu'à leur coeur et elle y décidait catégoriquement de l'inclination et du mépris, du dégoût et du désir, de l'amour et de la haine. Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le coeur des hommes.» |
Alexandre Vialatte Chroniques Presses Pocket |
Le premier traducteur de Kafka était aussi un chroniqueur étincelant d'humour. A lire Et c'est ainsi qu'Allah est grand ou L'Eléphant est irréfutable. |
Gide Les nourritures terrestres Le Livre de poche |
Oublier
les formules apprises, rejeter les conventions pour être
disponible, pour voir le monde avec des yeux neufs, pour
éprouver et sentir toutes choses dans leur plénitude,
c'est la leçon que veut transmettre le disciple de
Ménalque. Pendant trois ans de voyage, il a goûté les nourritures terrestres, les fruits de la vie dont parle le Coran : ciels éblouissants d'Afrique ou d'ltalie, sable tiède sous le pied nu, jardins de Mossoul ou de Biskra, splendeur incomparable des fenouils du Sahel, douceur des rencontres imprévues, des instants qui fuient et qu'il faut saisir au passage. Ces thèmes réapparaissent dans Les Nouvelles Nourritures et s'orientent vers ce conseil final qui pourrait en résumer l'esprit : « Camarade, n'accepte pas la vie telle que te la proposent les hommes. Ne cesse point de te persuader qu'elle pourrait être plus belle. la vie; la tienne et celle des autres hommes... ne sacrifie pas aux idoles. » « Les Nourritures
terrestres fut la première de ces bibles écrites
de toute évidence pour moi, presque par moi, le premier
livre qui m'indiquât ce que j'étais profondément et ce
que je voulais être : ce qu'il m'était possible
d'être. Gide est un auteur, un parrain dont l'on ne se
réclame plus très volontiers à présent, et il y a
peut-être un certain ridicule à citer les Nourritures
comme son premier bréviaire. » |
Bukowski Contes de la folie ordinaire |
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Camus La Peste Folio |
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